« Dernière institution de la transition décidée par l’accord de la Saint Sylvestre, le CNSA se met ainsi en place sur fond de contestation, pointe également Cas-Info. Son président, frondeur en chef du Rassemblement, n’attire pas grand monde pour applaudir sa désignation. ‘Il s’agit pour la Majorité présidentielle d’essayer de mettre en difficulté l’opposition en faisant croire que c’est un de leur qui a été choisi’», analyse un journaliste d’un grand quotidien à Kinshasa.
Jouer encore les prolongations ?
En fait, précise Cas-Info, cette nomination « pourrait constituer un moyen pour le Pouvoir de sortir de la mauvaise passe qu’il traverse à 5 mois de l’échéance fixée par le compromis du Centre inter diocésain, mais aussi à plus d’un mois de l’arrivée cruciale d’une délégation du FMI. Elle pourrait justement lui donner des arguments pour suggérer l’idée d’un 3e round de pourparlers afin de tenter de jouer de nouveau les prolongations. Une perspective d’ores et déjà rejetée par le Rassemblement. La principale coalition de l’opposition qui clôturait samedi son 2e conclave a appelé le chef de l’État à libérer ‘sans délai’ le processus électoral tout en prévenant, au cas contraire, d’’entreprendre avec le Peuple congolais, toutes les actions nécessaires jusqu’au départ de Joseph Kabila du pouvoir’. Dès les 8 et 9 Août prochains, précise encore Cas-Info, le Rassemblement appelle à une double journée ville morte à travers tout le pays. » Et le site congolais de conclure, un brin railleur : « la Majorité présidentielle pourra toujours compter sur le président du CNSA pour apporter un son de cloche différent. »
Le Potentiel à Kinshasa hausse le ton : cette nomination (de Joseph Olenghankoy) plombe les objectifs dévolus à cette institution chargée de veiller à la tenue d’élections dans le délai convenu dans l’Accord. « Cette nomination n’est ni plus ni moins, que le prix de la trahison accordé aux individus qui ont accepté d’accompagner la MP dans son plan machiavélique d’assassiner la démocratie en RDC. »
Flibusterie…
Les critiques sont acérées également dans la presse ouest-africaine… « La flibusterie de Kabila continue », s’exclame Aujourd’hui à Ouagadougou. « Mais pouvait-il en être autrement ? Depuis que l’opposant historique Etienne Tshisekedi est passé de vie à trépas, Joseph Kabila a multiplié les actes de défiance vis-à-vis de l’accord. Une convention qui n’en est plus et qui est devenu un parchemin gribouillé à l’image et à la mesure de ses ambitions qui ne font plus l’ombre d’un doute : rester au pouvoir. »
« La machine du CNSA est loin d’être en marche, renchérit L’observateur paalga , toujours au Burkina. Mais quand bien même elle serait fonctionnelle, on se demande à quoi elle pourrait servir. Car comment peut-on suivre un Accord qui n’existe pas ? Nous sommes en plein paradoxe. L’arrangement concocté par la Conférence épiscopale nationale du Congo ayant été passé par pertes et profits, le CNSA devient ipso facto caduc du fait de Kabila qui en a méticuleusement déchiré le texte après avoir renvoyé les prélats à leurs chers paroissiens. Basta cette comédie qui ne fait pas rire grand monde et risque de se terminer par une tragédie ! »
Et le quotidien ouagalais de s’interroger : « à quoi peut bien servir ce machin sans objet et son président, Olenghankoy, si ce n’est à faire le jeu d’un Kabila passé maître dans l’art de rouler ses vis-à-vis dans la farine ? »