A Madagascar, les résultats officiels provisoires publiés par la Commission électorale nationale indépendante donnent Andry Rajoelina gagnant de l’élection présidentielle du 19 décembre. L’ancien président de la Transition est arrivé en tête avec 55,66% des voix. Son adversaire Marc Ravalomanana obtient 44,34% des suffrages. Andry Rajoelina, 44 ans, est bien connu des Malgaches, puisqu’il a déjà été maire de la capitale en 2007 et a dirigé le pays pendant cinq ans, de 2009 à 2013.
À Madagascar, Andry Rajoelina remporte la présidentielle. Les résultats provisoires viennent d’être annoncés par la Commission électorale, l’ancien président malgache bat son rival, un autre chef d’État, Marc Ravalomanana.
C’est un résultat sans surprises : Andry Rajoelina arrive en tête, avec 55,66% des voix et Marc Ravalomanana obtient lui 44,34% des voix. Quant au taux de participation, il est plus faible qu’au premier tour , s’élevant à 48%.
La cérémonie de proclamation des résultats s’est déroulée dans les locaux de la commission electoral nationale indépendante (Ceni) pendant une heure et demie, sous une chaleur de plomb et un parterre bondé. Etaient présents l’ambassadeur de France, la mission d’observation électorale de l’Union européenne, l’Union africaine et l’ambassadeur de Chine, entre autres.
Ravalomanana va déposer un recours
Andry Rajoelina était lui assis au premier rang, le visage fermé, cheveux gominés et cravate orange – la couleurs de son parti. À côté de lui se trouvait une chaise vide, prévue pour Marc Ravalomanana, absent de la cérémonie lors de la proclamation des résultats. Le vainqueur selon les résultats provisoires s’est ensuite exprimé rapidement en malgache à l’issue de la cérémonie, et a répondu aux accusations de fraude de la part de son challengeur : « Je ne suis pas un tricheur, je ne sais pas tricher. J’ai mené au premier tour comme au second. »
Marc Ravalomanana l’avait d’ores et deja annoncé avant même l’annonce des résultats : il va déposer un recours auprès de la Haute Cour constitutionnelle et son absence n’en laisse aucun doute. Il a deux jours à partir du soir de l’annonce, donc jusqu’à samedi 29, pour déposer ses recours auprès de la Haute Cour constitutionnelle, la seule entité capable de trancher les litiges électoraux comme bourrage d’urnes ou fraudes à la carte d’identité. Son équipe légale assure que l’élection n’est pas régulière. La proclamation des résultats définitifs et des résultats des litiges est attendue pour dans neuf jours.
De président non élu à chef de l’Etat choisi démocratiquement
Passer de président non élu à chef de l’Etat choisi par les Malgaches voilà le pari réussi pour Andry Rajoelina. Surnommé « Zandry Kely » (« le petit gars ») par ses sympathisants ou encore « TGV » pour son côté fonceur, il prend la tête du pays à seulement 34 ans, en 2009. Fils de colonel, il est le meneur des manifestations qui poussent Marc Ravalomanana, alors président de la République, à la démission. Une prise de pouvoir, soutenue par les militaires, qualifiée de coup d’Etat par la communauté internationale. Un terme que le principal intéressé a toujours réfuté depuis son retour sur la scène médiatique il y a près d’un an.
« Nous pouvons rétablir une vérité, a-t-il déclaré. Tout le monde connaît la définition du mot « putschiste« . C’est quelqu’un qui prend le pouvoir en utilisant des armes et l’armée. Ce n’est pas ce qui s’est passé. Je ne suis pas un putschiste, Andry Rajoelina est un révolutionnaire et un patriote ».
Empêché de se présenter en 2013
Avant d’entrer en politique, ce patron de sociétés publicitaires était aussi connu comme organisateur de soirées. Critiqué pour son inexpérience pendant ses 5 ans à la tête de la Haute Autorité de la Transition, il s’est efforcé pendant sa campagne électorale de convaincre les Malgaches qu’il était « prêt à sauver le pays ». « Je n’étais pas prêt en 2009. Mais le Andry Rajoelina de 2018, ce n’est pas le Andry Rajoelina de 2009. J’ai surmonté des épreuves. J’ai changé. Je me suis préparé et je suis prêt maintenant ! »
Une revanche pour celui qui n’avait pas été autorisé à se présenter à la présidentielle de 2013 et avait alors soutenu le président sortant, Hery Rajoanarimampianina.
AFP