Au pouvoir en Gambie depuis six mois, le président Adama Barrow considère comme « exagérée » la menace que feraient peser les partisans de son prédécesseur Yahya Jammeh, et se dit confiant dans les perspectives économiques du pays, dans un entretien à l’AFP.
M. Barrow est rentré à Banjul le 26 janvier en provenance du Sénégal voisin – où il avait prêté serment à l’ambassade de Gambie une semaine auparavant – cinq jours après le départ de Yahya Jammeh pour un exil en Guinée Equatoriale, qui a marqué l’épilogue d’une crise à rebondissements.
Depuis, le mandat de la force mobilisée par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) pour contraindre M. Jammeh à céder le pouvoir à M. Barrow, déclaré vainqueur de l’élection présidentielle du 1er décembre, a été prolongé à plusieurs reprises et court à présent jusqu’en mai 2018.
Au début du mois, le commandant de cette force, le colonel sénégalais Magatte Ndiaye, a affirmé à l’AFP que des officiers ayant fui avec l’ex-président Jammeh complotaient contre le nouveau régime « avec des éléments hostiles au sein des forces de sécurité gambiennes » dans le pays, faisant écho à des déclarations similaires de responsables à Dakar.
Mais M. Barrow a relativisé ces craintes, dans son interview à l’AFP mercredi.
« Il y a eu beaucoup de rumeurs », a-t-il dit, en réponse à une question sur les menaces au sein de l’armée. « Il y a des contacts (entre membres de l’armée sur place et officiers partis avec Yahya Jammeh, NDLR), il y a des informations faisant état de gens qui viennent attaquer la Gambie », a-t-il ajouté.
AFP