Affaire Franc Cfa: Retranscription du procès-verbal de Kemi Seba / : pourquoi la BCEAO a porté plainte contre lui

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Affaire Franc Cfa: Retranscription du procès-verbal de Kemi Seba / : pourquoi la BCEAO a porté plainte contre lui

Les hommes de Moulaye Dicko, Commissaire de police et par ailleurs, Chef de la Brigade économique et financière de la DIC, ont auditionné le 25 août 2017, le nommé Kémi Séba de son vrai nom Stellio Gilles Capo Chichi. Cette audition fait suite à une plainte formulée par Me Mame Adama Guèye, pour le compte de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao). Dakaractu vous propose le minutes de l’audition…

« J’ai été arrêté et condamné à 2 mois de prison ferme, en 2007 et 2014 en France »

« Je me nomme Stellio Gilles Capo Chichi alias Sémi Kéba. Je suis né le 9/12/1981 à Strasbourg en France. Je suis chroniqueur à Vox Africa. Je suis marié à deux épouses et père de trois enfants. Je suis de nationalité franco-béninoise et titulaire de passeport français et béninois dont je ne me rappelle pas de la référence. (…) Je jouis de toutes mes facultés physiques et mentales. J’ai été arrêté et condamné à 2 mois de prison ferme, en 2007 et 2014 en France, relativement à mes activités politiques contre Sarkozy et Hollande ».

« Aucun membre de mon organisation n’était au courant de l’action que je comptais poser »

« J’ai pris acte de l’objet de ma conduite au siège de votre service, relativement à cette plainte déposée par la BCEAO à mon encontre. Je tiens à préciser que depuis janvier 2017, (des membres) de la société civile africaine, issus de pays d’Afrique francophone, ont sous la direction de notre mouvement, et pour la première fois depuis la période des indépendances, commencé à organiser de façon simultanée des mobilisations dont l’objet est de lutter pour l’élimination du franc CFA et de la France-Afrique. C’est dans ce contexte que nous avons organisé au Sénégal, à la date du 19 août 2017, un sit-in à la place de l’Obélisque. Effectivement, je reconnais qu’au cours de mon allocation, j’ai brûlé un billet de 5.000 F CFA. Cet acte était illustratif par rapport aux idées que nous défendons. Je tiens d’abord à préciser que le nommé Alioune Ibn Abitalib Sow n’était pas au courant de la volonté de brûler le billet. Aucun membre de mon organisation n’était au courant de l’action que je comptais poser. J’ai demandé à Alioune le briquet sans lui expliquer les raisons. La manifestation du 19 août 2017 portait sur la France-Afrique et non sur le franc CFA ».

« J’assume pleinement mon acte »

« Pour dire vrai, je savais effectivement que le Code pénal a incriminé l’action de brûler un billet de banque ayant cours légal au Sénégal. Cependant, il faut comprendre par là qu’il y a un adage qui dit que face à une loi injuste et immorale aucun citoyen doté de raison n’est tenu de respecter cette dernière. Je précise que la loi de 1946, sur l’instauration du franc CFA, bien qu’elle ait subi, au cours des années, de légères modifications, est injuste, car elle nous a imposé une monnaie de servitude qu’est le franc CFA. Je n’ai pas l’idée dans le futur de brûler un autre billet. Mais, l’organisation de manifestations contre le franc CFA va clairement s’amplifier dans toute l’Afrique. (…) J’appelle la justice et la BCEAO à comprendre que mon acte était un acte purement symbolique et je ne cherche pas à être l’ennemi, mais j’assume pleinement mon acte.»

La Banque centrale confirme à Jeune Afrique avoir porté plainte contre le président de l’ONG Urgences Panafricanistes. Objectif : envoyer un « signal dissuasif ».

 l’arrestation de kemi seba , vendredi 25 aout a dakar , fait bien suite à une plainte de la BCEAO (Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest), a confirmé à Jeune Afrique une source au sein de l’institution bancaire. « La banque n’a rien contre les débats autour du F CFA, mais elle ne trouve pas acceptable qu’on s’en prenne à des signes monétaires. Il fallait envoyer un signal dissuasif pour ne pas inciter les gens à perdre leur argent avec ce type d’actions » a-t-elle ajouté.

Depuis que le président de l’ONG Urgences Panafricanistes a brûlé un billet de 5 000 F CFA en public, nombre de photographies circulent en ligne montrant des billets de banque de la zone détournés ou détruits.

Dans le détail, c’est la direction des affaires juridiques de la banque qui a suggéré à ses avocats de déposer une plainte. La BCEAO prévoit de tenir un point de presse dans les prochains jours pour s’expliquer.

, incarcérè a la prison de rebeuss, a dakar  avec Bentaleb Sow, un autre membre (sénégalais) d’Urgences panafricanistes, le franco beninois kemi seba  doit comparaître ce mardi 29 août devant le tribunal des flagrants délits.

En soutien à ses membres incarcérés, l’ONG a organisé des rassemblements pacifiques, ce mardi, dans plusieurs villes africaines, à savoir Dakar, Cotonou, Abidjan, Moursal au Tchad, Niamey, Ouagadougou et Bamako.

celui qui ce défini sur sa page facebook comme  résistant africain et penseur panafricainiste avait été interpellé a son domicile dakarois vendredi  25 aout au matin

Cette procédure fait suite à un rassemblement « contre la Françafrique » organisé par son ONG le 19 août sur la place de l’Obélisque, à Dakar, au cours duquel Kémi Séba avait publiquement brûlé un billet de 5 000 F CFA pour denoncer cette monnaie  qu’il qualifie de scandale ecomico politique d’ordre colonial».

Dans la nuit de jeudi à vendredi, avant son interpellation, l’activiste avait posté un message sur sa page Facebook, intitulé « Franc CFA : « La BCEAO porte plainte pour le billet colonial que j’ai brûlé », où il déclarait : « Je savais qu’en effectuant cet acte purement symbolique, la BCEAO, sans doute sur commande de la Banque de France, engagerait une procédure visant à me mettre en prison. Je le savais, et je suis prêt à en payer le prix du plus profond de mon âme. » La BCEAO n’avait, jusqu’ici, pas confirmé être à l’origine de la plainte.

L’article 411 du code pénal sénégalais prévoit que « quiconque aura volontairement brûlé ou détruit, d’une manière quelconque, des registres, minutes ou actes originaux de l’autorité publique, des titres, billets, lettres de changes, effets de commerce ou de banque, contenant ou opérant obligation, disposition ou décharge; (…) Si les pièces détruites sont des actes de l’autorité publique ou des effets de commerce ou de banque, la peine sera d’un emprisonnement de cinq ans à dix ans ».

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