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Aliou Cissé: «La Coupe du monde est un objectif primordial pour le Sénégal»

Aliou Cissé, sélectionneur des Lions,

Le sélectionneur du Sénégal, Aliou Cissé était en Europe avec son équipe pour disputer deux matches amicaux contre le Nigeria (1-1) à Londres, et la Côte d’Ivoire à Paris (1-1). Il en a profité pour nous parler de la CAN au goût d’inachevé du Sénégal, affirmer son ambition pour la Coupe du monde, et répondre aux critiques de ses anciens partenaires en sélection.

RFI: Aliou Cissé, lors de finale de la CAN 2017, qu’avez-vous ressenti quand le Cameroun, qui vous a éliminé en quarts aux tirs-au-but, a soulevé la Coupe après avoir battu l’Egypte (2-1) ?

Aliou Cissé: Sincèrement, je n’ai rien ressenti de particulier, d’ailleurs la finale, je ne l’ai même pas regardée. C’est une coupe que les Camerounais ont méritée. On ne peut pas leur enlever leur mérité. Ils nous ont battus, ils ont battu d’autres équipes pour en arriver là. Donc, il faut les féliciter. Pour moi, il n’y a pas de regrets à avoir.

Qu’est-ce qui a fait la différence lors de ce match contre le Cameroun (0-0, tab: 5-4) ? Beaucoup parlent d’expérience ?

Les gens parlent d’expérience, les gens parlent de beaucoup de choses. Je ne m’attarde pas à toutes ces choses-là. Sincèrement, c’est un métier que j’aime et que je fais avec beaucoup de bonheur. Il a fallu que je commence un jour et je débute aujourd’hui avec l’Equipe du Sénégal. Basta, c’est tout. Les gens peuvent dire expérience, mais je n’ai pas envie de rentrer dans cette polémique-là. Les résultats plaident en ma faveur (Ndlr : 13 victoires, 4 défaites, 4 matches nuls au 28 mars 2017).

Comment avez-vous vécu les critiques après l’élimination du Sénégal à la CAN 2017 ?

Les critiques sont là. On ne peut pas les empêcher. Toute ma vie, j’ai été dans le milieu. J’ai été critiqué en tant que joueur, maintenant c’est en tant que sélectionneur. Ce n’est pas quelque chose qui m’empêche de vivre.

Il faut me laisser mettre en place mes idées

Même quand ces critiques viennent d’anciens joueurs ou d’anciens partenaires de sélection ?

Je ne donne pas d’importance à ces choses-là. Je suppose que vous parlez de la sortie de Diouf ? (Ndlr : El Hadji Diouf a entre autres déclaré dans la presse sénégalaise : « la faute revient à l’entraîneur, avec de bons choix jamais le Sénégal n’allait perdre face au Cameroun (…) Aliou Cissé croit qu’il a toujours raison, il faut le laisser. »

De Khalilou Fadiga aussi qui a déclaré : « Aliou Cissé a toujours été comme ça. Il est toujours certain de ses choix. Ce serait bien qu’il échange avec certaines personnes pour pouvoir enlever cette carapace… »

Je n’ai pas de soucis avec cela. Diouf, c’est mon petit que j’aime bien. Quand on se voit on parle de foot. El Hadji Diouf est venu manger avec nous plusieurs fois. Il est venu à nos entrainements plusieurs fois. Je lui ai ouvert la porte de la sélection et il a parlé plusieurs fois aux joueurs. Fadiga est venu combien de fois voir les joueurs ? Lors de notre dernière séance pour aller à la CAN, Fadiga était là pour parler aux joueurs. Omar Diallo (ancien gardien international) est venu manger avec les joueurs et leur à donner des conseils. Moussa Ndiaye également. Tony Sylva (entraîneur des gardiens), Omar Daf (assistant technique occasionnel) Lamine Diatta (coordinateur) sont avec moi. Après on veut me parler d’ouverture ? Mais de quelle ouverture, me parle-t-on ? Il faut être sérieux. Je ne peux pas m’ouvrir à tout le monde parce que j’ai aussi des idées. Il faut me laisser les mettre en place. La discussion, l’échange, j’ai toujours aimé, mais quand je lis certaines choses, je préfère en rigoler.

Le Sénégalais Sadio Mané.Photo : Pierre René-Worms

Est-ce que les retraites internationales de Mohamed Diamé (31 ans) et de Pape Kouly Diop (31 ans) ne viennent contredire cette image d’un groupe qui vit super bien ?

Tout le monde connait la valeur de Momo Diamé. Tout le monde connait aussi mes relations aussi avec lui. Si ce garçon ne se sent pas de continuer l’aventure avec l’équipe du Sénégal, ce n’est pas de la faute d’Aliou Cissé. Vous connaissez sa vie ? Vous connaissez les raisons de ce choix ? Cela peut-être des raisons qui n’ont rien à voir avec le sportif. On ne peut pas savoir qu’est-ce qui se passe dans la vie d’un homme. Si Momo me parle de cela, qu’est-ce que je peux faire ? Lui dire que je ne suis pas d’accord parce qu’il est encore jeune et qu’il peut encore continuer. Mais quand l’homme, je ne parle pas du sportif, vous dis qu’il préfère arrêter, on ne peut que lui souhaiter bonne chance. Cela ne veut pas dire que j’ai un problème particulier avec Momo. Au contraire, cela se passe très bien avec Momo, de même qu’avec ses coéquipiers de la tanière. Les joueurs que j’entraine sont heureux d’être en équipe nationale, le groupe vit bien.

Ce groupe peut se qualifier à la coupe du monde mais, cela ne se fera pas sur un claquement de doigt.

Avez-vous des nouvelles de Pape Kouly Diop ?
Je n’ai pas de nouvelles de lui. Je n’ai pas envie de parler de cela parce que je n’ai pas été informé de cela. Il faut lui demander les raisons. Je le vis froidement et calmement.

Jusqu’où peut aller ce groupe ?

Il peut aller très loin, il peut gagner des titres. Ce groupe peut se qualifier à la coupe du monde mais, cela ne se fera pas sur un claquement de doigt. Il ne faut pas rêver. C’est parce que vous avez une ribambelle de grands joueurs, de bons joueurs, que forcément vous avez une équipe, et que vous devez gagner. Le PSG, aujourd’hui, en est un exemple. C’est un processus, et il faut respecter ce processus.

La qualification au Mondial 2018 est-ce un objectif raisonnable ?

C’est un objectif primordial. Ce groupe-là doit aller à la Coupe du monde, et nous travaillons tous les jours pour aller à la coupe du monde 2018. Nous avons confiance en nous, nous savons que nous pouvons y aller et nous allons faire ce qu’il faut pour y aller. J’ai fait la coupe du monde et j’espère que ces gamins également la feront. Je ne doute pas de mon équipe. Battre le Burkina Faso, à Dakar (le 28 août 2017), est un impératif. Faire un bon résultat chez eux aussi. Gagner contre le Burkina Faso nous donne la chance de continuer l’aventure. Si nous perdons, on sait que la suite va être difficile. Je le sais très bien et je me prépare pour cela.

RFI: Ndiasse Sambe

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