L’opposition a appelé à marcher les 6 et 7 septembre pour exiger des réformes politiques et la libération des manifestants arrêtés.
La justice togolaise a condamné quinze personnes à des peines allant de cinq à neuf mois de prison ferme après les manifestations organisées par l’opposition le 19 août pour exiger des réformes, a-t-on appris jeudi 31 août auprès d’un de leurs avocats.
« C’est un proces purement politique car le procureur n’a pas pu determiner que nos clients étaient coupables avant de les condamner, a déclaré à l’AFP Me Raphaël Kpandé-Adzaré. Nous allons faire appel car c’est une décision qui a en frustré plus d’un. »
Poursuivies, au cours d’une audience qui s’est tenue mardi, pour « rébellion, dégradation, violences volontaires ou voies de fait », quatorze personnes ont été reconnues coupables par le tribunal de Lomé et condamnées à douze mois de prison, dont sept avec sursis. La quinzième, Kossi Sama, secrétaire général du Parti national panafricain (PNP, opposition), a quant à lui écopé de dix-huit mois de prison, dont neuf avec sursis.
Douze autres personnes qui étaient également jugées à Lomé ont en revanche été libérées mardi faute de preuves, selon l’avocat.
Deux morts à Sokodé
Selon le ministère de la justice, 66 personnes avaient été placées sous mandat de dépôt dans la capitale et trois autres villes du pays à la suite des manifestations du 19 août, qui ont fait officiellement deux morts à Sokodé, à 300 km au nord de Lomé.
L’opposition togolaise réclame depuis dix ans que la Constitution – modifiée en 2002 – soit révisée, afin d’y reintroduire une limitation des mandats présidentiels à dix ans, un mode de scrutin à deux tours ainsi qu’une recomposition de la Cour constitutionnelle et de la Commission électorale. La coalition de cinq partis Cap 2015, le Groupe des six et le PNP ont appelé à marcher les 6 et 7 septembre pour exiger des réformes politiques et la libération des manifestants arrêtés.
Le président Faure Gnassingbé a succédé à son père, le général Gnassingbé Eyadéma, qui a dirigé sans partage le pays pendant trente-huit ans, lors de la présidentielle de 2005, ce qui avait entraîné de violentes manifestations et une féroce répression. Il a été réélu en 2010 et en 2015 lors de scrutins très contestés par l’opposition.
AFP