«Bavure» de Barkhane au Mali : le rapport qui met Paris sous pression

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«Bavure» de Barkhane au Mali : le rapport qui met Paris sous pression

L’armée française, à travers sa force Barkhane, semble être dans une mauvaise passe depuis quelques temps. Déjà critiqué dans sa stratégie de lutte contre les terroristes au Mali, Paris est sous pression après la publication du rapport de l’Onu sur la frappe de Bounty.

Au lendemain de la publication du rapport de l’onu , la ministre française des Armées, Florence Parly, qui est arrivée au Mali pour une visite de deux jours. Elle a voyagé pour Bamako en compagnie de ses homologues estonien Kalle Laanet et tchèque Lubomir Metnar. Ils ont annoncé la pleine capacité de «Takuba», l’unité de forces spéciales européennes censées former l’armée malienne au combat face aux jihadistes.

La délégation a rencontré le président de la transition, Bah Ndaw, et le ministre malien de la Défense, Sadio Camara. Des entretiens qui interviennent au surlendemain de la publication du rapport faisant état de 19 civils tués lors d’une frappe de la force française Barkhane. Ce que Paris réfute avec vigueur. 

Contestations françaises

Après la ministre française des Armées qui a déjà récusé la bavure depuis janvier. C’est le chef d’état-major des armées françaises, le général François lecointre, qui conteste , dans une interview a France culture , «farouchement toute bavure de Barkhane lors de la frappe» de Bounty.

Mardi dernier, l’enquête de la Mission de l’Onu a conclu qu’une frappe aérienne conduite par Barkhane avait tué 19 civils. Ces victimes participaient à un mariage à Bounty au centre du Mali. Le rapport constitue la plus grave mise en cause d’une opération française par les Nations unies depuis le début de l’engagement de Paris au Sahel.

Face aux tergiversations de la France, qui n’entend ordonner aucune enquête sur les bavures de l’armée française au Mali, la Cour européenne des Droits de l’Homme a pris sa décision. Elle rappelle à Paris l’obligation qu’ont les Etats, en vertu du Droit humanitaire international, d’enquêter sur les allégations sérieuses de crimes de guerre, commis par leurs armées.

Une enquête indépendante

Depuis la publication du rapport de l’Onu, plusieurs Ong ont réagi. Ils demandent que l’on fasse toute la lumière sur cette frappe à Bounty. En effet, Oxfam France, Amnesty International, soutiennent, dans un communiqué, la recommandation de la Minusma. Elle exhorte la France et le Mali à mener une enquête indépendante et transparente sur les circonstances de cette frappe et les dommages causés aux civils.

 Cette «bavure» imputée aux militaires français risque de saper les efforts de lutte contre le terrorisme dans le Sahel. Toutefois, ce n’est pas la première fois que l’armée française soit accusée de bavure dans cette zone. Cette fois, l’accusation contre Barkhane a plus d’ampleur. La France est mise sous pression. A ce rythme, les populations risquent d’en être les premières victimes.

Oeil d’Afrique