Depuis le mois d’août, les hôpitaux publics sont paralysés par une grève, notamment contre les projets de privatisation du président Patrice Talon, qui a engagé ce petit pays d’Afrique de l’Ouest dans la voie des réformes libérales pour tenter de faire face au ralentissement de l’économie, conséquence de la récession au Nigeria voisin.
La grève, qui aurait provoqué la mort de plusieurs patients, a été l’objet de vives critiques, encore avivées par le cas médiatisé d’une femme enceinte qui avait été contrainte d’accoucher à même le sol.
Un accord a été signé tard dans la soirée de vendredi entre les deux parties, a indiqué cette source, selon laquelle le président Talon a accepté de débloquer un montant de près de 2,5 milliards de francs CFA (environ 3,7 millions d’euros), pour répondre aux revendications des grévistes, qui réclamaient l’amélioration des conditions salariales dans le secteur de la santé.
« Nous avons exigé et obtenu le report pur et simple de la décision de création d’un comité technique de mise en œuvre des réformes », a confié un responsable syndical à l’AFP.
« Le gouvernement a marqué sa volonté à satisfaire les revendications du Collectif des syndicats du secteur de la santé et à faire cesser la grève dans ce secteur d’activité très sensible », a affirmé pour sa part, au terme des échanges, Abdoulaye Bio Tchané, ministre du développement et président du comité gouvernemental de négociation avec les partenaires sociaux du secteur.
Il a aussi salué « la sortie de crise et la fin des mouvements de grève » des travailleurs de la santé, appelant à une reprise rapide du travail.
Patrice Talon, un ancien homme d’affaires qui a fait fortune dans le coton, a été élu président du Bénin en avril 2016, dans un pays reconnu pour être un exemple de stabilité démocratique dans la région. Mais son orientation libérale suscite de vives inquiétudes et une grogne sociale croissante, notamment dans le secteur public, frappé par plusieurs mouvements de grève.
Avec l’AFP