Entendus mardi 11 juillet dans le bureau à Paris du juge financier Roger Le Loire, Edgar Nguesso et sa mère Catherine Ignanga ont été mis en examen pour « blanchiment de détournements de fonds publics » dans le dossier tentaculaire des « biens mal acquis », ont précisé des sources proches du dossier confirmant une information du Parisien.
A ce jour, cinq personnes de l’entourage du président congolais Denis Sassou-Nguesso ont été mises en examen sa fille, son gendre, deux neveux ( et son ex-belle-soeur) et la justice a saisi plusieurs propriétés du clan des Sassou-Nguesso ainsi qu’une dizaine de voitures de luxe.
A notamment été saisi à titre conservatoire, en 2014, le triplex occupé par Edgar Nguesso, 49 ans, et sa famille, dans la banlieue cossue de Neuilly-sur-Seine, près de Paris, un appartement neuf de près de 400 m2, acheté 2 328 000 euros en 2008.
Un système de prête-nom
Edgar Nguesso et sa femme sont soupçonnés d’en être les véritables propriétaires par le biais d’une SCI M Immo, dont les fonds auraient été alimentés par une société-écran, CIPCI international, elle-même destinataire de virements en provenance de la Direction générale du trésor du Congo-Brazzaville, selon une source proche du dossier citée par l’AFP.
La mère d’Edgar Nguesso, Catherine Ignanga, 69 ans, est soupçonnée par la justice française d’avoir servi de prête-nom à cette société basée à San Marin, qui aurait permis de financer de nombreuses dépenses de la famille Sassou-Nguesso.
L’avocat du président congolais et de membres de son entourage, Jean-Marie Viala, a déposé en décembre 2016 une plainte avec constitution de partie civile contre l’association Transparency international, pour « tentative d’escroquerie au jugement ». Selon lui, la plainte de l’association qui avait débouché sur l’ouverture de cette enquête repose sur des éléments qui « ne sont pas conformes à la réalité » et « est donc illégale ».
Teodorín Obiang, premier jugé pour biens mal acquis
Depuis 2010, les magistrats cherchent à savoir si les fortunes de plusieurs familles présidentielles africaines, notamment celles de Denis Sassou-Nguesso du Congo-Brazzaville et de feu Omar bongo du Gabon, ont pu être bâties en France grâce à des deniers publics détournés de ces pays.
Ces enquêtes ont débouché sur un premier procès, fin juin 2017, celui de teodorin obiang , le fils du président de Guinée Equatoriale, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo. L’homme de 48 ans vient d’être jugé à Paris et sera fixé sur son sort le 27 octobre.
Le procureur a requis trois ans de prison et 30 millions d’euros d’amende contre Teodoro Nguema Obiang Mangue, dit Teodorín. Poursuivi notamment pour « détournement de fonds publics », « abus de confiance » et « corruption », l’accusé était resté à Malabo. En une décennie, des voitures et des montres de luxe avaient été saisies, et des perquisitions avaient eu lieu dans un hôtel particulier de l’avenue Foch, à Paris.
AFP