Julienne Sassou-Nguesso, l’une des filles du président congolais, et son époux Guy Johnson ont été mis en examen cette semaine par la justice française dans le volet brazzavillois de l’affaire dite des «biens mal acquis».
Cela fait plusieurs années que Julienne Sassou-Nguesso, 50 ans, et son mari sont dans le viseur de la justice. En février 2013, une perquisition avait eu lieu dans leur hôtel particulier de Neuilly, une banlieue huppée de Paris. Les enquêteurs se demandaient d’où venaient les 3 millions d’euros qui ont permis au couple d’acheter en 2006 ce triplex de plus 600 m2 avec piscine intérieure entre autres. Sans compter les importants travaux réalisés dans la foulée.
Dès cette époque, Tracfin, la cellule anti-blanchiment du ministère français de l’Economie, avait signalé des mouvements financiers suspects entre des banques de Saint-Marin et des comptes de sociétés offshore, aux Seychelles notamment. Selon plusieurs sources, l’argent pourrait provenir d’une vaste opération de corruption sur le marché de la téléphonie au Congo.
Après le neveuWilfrid nguesso en mars dernier , cela porte donc à trois le nombre de proches du président congolais désormais mis en examen dans ce dossier.
Me Viala, avocat de la famille Sassou-Nguesso et du Congo-Brazzaville, refuse de commenter le fond de l’affaire, mais dit avoir introduit une demande pour faire annuler ces deux dernières inculpations sur la forme. « Ce sont effectivement deux mises en examen qui, bien entendu, sont contestées et contestables aussi, en droit. Je ne fais pas de morale ni je ne vais sur le fond, précise Me Viala. C’est sur la forme que les choses ne sont pas correctement faites donc sont contestées. Donc j’ai déposé une requête en nullité. »
En décembre 2015, il avait déjà déposé une plaine contre X pour « tentative d’escroquerie au jugement ». Si elle aboutissait, elle ferait tomber l’intégralité de la procédure dite des « biens mal acquis ».
De son côté, Jean Merckaert, administrateur de l’association Sherpa qui lutte contre la criminalité économique et financière, se satisfait de ces nouvelles avancées.
RFI