L’ancien ministre des Affaires étrangères, le général Djibrill Bassolé, condamné à 10 ans pour son implication dans le coup d’Etat manqué de 2015 au Burkina Faso, a été évacué mardi soir en France pour des « raisons sanitaires », ont indiqué ses proches à l’AFP.
« Il a finalement bénéficié d’une autorisation de sortie du parquet militaire pour aller se faire se faire soigner. Il a donc quitté le Burkina Faso ce soir à bord d’un vol régulier, aux environs de 23h50 pour des soins en France », a déclaré à l’AFP, Aziz Dabo, proche collaborateur du général Bassolé.
Compte tenu de son état de santé assez aggravé, une audience de la chambre d’appel devra statuer sur une remise en liberté provisoire » pour lui permettre de se soigner pendant le temps qu’il faudra, a-t-il poursuivi.
M. Bassolé, 63 ans, devra être interné dans un centre d’oncologie spécialisé où il recevra des soins pour un cancer, a expliqué à l’AFP un membre de sa famille, précisant qu’il « voyage en compagnie de son épouse ».
Le général Bassolé avait déjà passé deux mois en Tunisie, de mars à avril 2018, pour des soins, avant de comparaître très affaibli devant le tribunal militaire en décembre 2018.
Accusé d’être l’un des cerveaux du putsch du 16 septembre 2015 (qui avait 14 morts et 270 blessés), l’ancien chef de la diplomatie burkinabè, purgeait sa peine à la maison d’arrét et de correction des armées (Maca) lorsqu’il a été admis d’urgence le 15 janvier dans un hôpital à Ouagadougou.
M. Bassolé était l’un des piliers du régime de l’ex-président Blaise Compaoré, chassé en octobre 2014 par une insurrection populaire après 27 ans au pouvoir.
Il a été condamné sur la base de l’enregistrement d’une conversation téléphonique qu’il aurait eue avec le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, dans laquelle celui-ci semble affirmer son soutien au putsch du 16 septembre 2015.
Il avait plaidé non coupable lors de sa comparution devant le tribunal militaire de Ouagadougou, faisant appel de sa condamnation après le verdict.
Avec AFP