Le frère de l’ancien président est inculpé d’« incitation à assassinat » dans l’affaire du journaliste tué en 1998, alors qu’il enquêtait sur la mort de son chauffeur.
Il effectuait régulièrement des allers-retours entre la Côte d’Ivoire et la france . C’est finalement à l’arrivée d’un de ces vols que François Compaoré s’est vu « notifier » son mandat d’arrêt international , dimanche 29 octobre au matin, à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle. Selon son avocat français Pierre-Olivier Sur, le frère cadet de l’ancien président du burkina faso , Blaise Compaoré, est actuellement « en attente » à l’aéroport.
François Compaoré est sous le coup d’un mandat d’arrêt international depuis le mois de mai, poursuivi pour « incitation à assassinat » dans le cadre de l’enquete sur l’assassinat du journaliste d’investigation burkinabé Norbert Zongo.
« Il reste à Roissy, en attente d’être présenté devant un juge à paris , qui statuera sur sa liberté ou son incarcération, probablement sous quarante-huit heures », précise Pierre-Olivier Sur.
« Si ce n’est pas toi, ça sera ton frère »
L’avocat dénonce une « manœuvre politique ». « Ils exhument ce vieux dossier Norbert Zongo pour essayer d’atteindre son frère, Blaise Compaoré, contre lequel ils n’arrivent pas articulier des griefs juridiques. Donc, ils changent leur fusil d’épaule : si ce n’est pas toi, ça sera ton frère. »
Blaise Compaoré est, lui, sous le coup d’un mandat d’arrêt international dans le cadre de l’enquête sur la répression de l’insurrection populaire d’octobre 2014 qui a entraîné sa chute, après vingt-sept années de pouvoir . Depuis, il est réfugié en Côte d’Ivoire, chez son ami de longue date, Alassane Ouattara. Le président ivoirien a d’ailleurs naturalisé Blaise Compaoré à la fin de 2014.
« Blaise l’Ivoirien », comme le surnomment désormais les burkinabés, ne sera sans doute jamais extradé de Côte d’Ivoire et sera donc jugé par contumace par la justice de son pays. Une faiblesse qui, selon Pierre-Olivier Sur, est à l’origine de la notification du mandat d’arrêt formulée à son frère François Compaoré ce matin.
« Incitation à assassinat »
François Compaoré est inculpé d’« incitation à assassinat » dans l’affaire Norbert Zongo, du nom du directeur de publication de l’hebdomadaire L’Indépendant, tué dans des conditions mystérieuses le 13 décembre 1998 alors qu’il enquêtait sur la mort de David Ouedraogo, le chauffeur de François Compaoré.
« J’applaudis cette arrestation, se félicite Maître Bénéwendé Sankara, un des avocats de la famille de Norbert Zongo. Maintenant, nous espérons que cette procédure va se poursuivre par l’extradition pure et simple de François Compaoré vers le Burkina Faso. »
AFP:Par Morgane Le Cam (Ouagadougou, correspondance)