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Burkina Faso: reprise du procès du putsch manqué

Reprise aujourd’hui du procès des 84 accusés dans l’affaire du putsch manqué de septembre 2015 au Burkina Faso. Parmi eux, le général Gilbert Diendéré, l’ancien bras droit de Blaise Compaoré, et Djibril Bassolé, l’ancien ministre des Affaires étrangères. Ce sont toujours les préliminaires. La cour militaire doit répondre à la défense qui demande notamment à son président Seydou Ouédraogo de se retirer  et même de se récuser.

Les avocats de la défense demandent d’abord au président de la cour de se retirer. La défense estime qu’il n’est pas le président de la chambre de première instance, devant laquelle comparaissent les accusés, mais président de la chambre de jugement, comme c’est inscrit sur le décret de nomination.

La défense lui demande aussi de se recuser car elle doutent de son impartialité. « Seydou Ouédraogo et son conseiller ont été choisis par le ministre de la Justice René Bagoro, lui même partie civile dans le dossier », expliquent Maître Christophe Birba, un des avocats du lieutenant Relwendé Compaoré.

Troisième et dernier argument, le juge Seydou Ouédraogo n’est pas un magistrat neuf dans le dossier. Ce qu’interdit le code de justice militaire à ce stade du dossier selon la défense.

Pas un mobile de suspicion

Du côté des  parties civiles en revanche, « la cour qui été mise en place est conforme à la loi », explique notamment maitre Sayouba Neya. «  Qu’elle s’appelle chambre de jugement ou de chambre première instance, elle reste une chambre de jugement », souligne-t-il.

Pour les parties civiles, « ce n’est pas parce qu’on est ministre qu’on ne peut pas être partie civile. C’est un droit constitutionnel », renchérit maître Prosper Farama. Ce n’est pas un motif objectif de suspicion, selon lui. Les avocats des victimes espèrent que le tribunal militaire rejettera tout simplement les demandes de la défense.

rfi

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