Slobodan Praljak avalant sa fiole de poison en pleine audience du TPIY le 28 novembre 2017. L’enquête devra déterminer comment il a pu se procurer ce produit mortel.
C’était sa dernière séance avant de fermer ses portes en décembre. Le Tribunal pénal international (TPIY) à La Haye a connu un véritable coup de théâtre, ce mercredi 29 novembre. Alors qu’il venait de confirmer la condamnation à vingt-cinq ans de prison de Jadranko Prlic, l’ex-dirigeant des Croates de Bosnie, l’un des cinq autres accusés croates de Bosnie, Slobodan Praljak, a pris du « poison » au moment de son verdict, forçant le tribunal à suspendre son audience. M. Praljak est mort quelques heures après dans un hôpital de La Haye.
Barbe taillée, costume bleu à légères rayures, à 72 ans il se tient debout, presque raide, c’est la lecture du verdict. A l’énoncé, 20 ans de prison, il secoue légèrement la tête puis crie : « Praljak n’est pas un criminel, je rejette votre verdict ! ».
Sur la vidéo, on entend le juge lui demander de se taire et de s’asseoir. On voit alors l’ex-officier supérieur de l’armée croate avaler une fiole en une poignée de secondes. Son avocat a aussitôt indiqué qu’il s’agissait de « poison ». L’audience a été suspendue après cet incident inédit.
Transporté par hélicoptère à l’hôpital, Praljaket est décédé quelques heures plus tard. La salle d’audience dans laquelle s’est déroulé l’incident est désormais une « scène de crime », et « une enquête a été ouverte par la police néerlandaise », a annoncé le juge président Carmel Agius lors de la reprise de l’énoncé du jugement mercredi après-midi, dans une autre salle du TPIY.
L’incident s’est produit au cours d’une audience en appel qui concernait six ex-dirigeants et chefs militaires des Croates de Bosnie, accusés notamment de crimes de guerre durant le conflit croato-musulman (1993-1994) qui a éclaté durant la guerre en Bosnie (1992-1995).
AFP