Le sommet extraordinaire de l’Uemoa s’est déroulé lundi à Abidjan. Il a permis au Niger qui prend la présidence de l’institution sous-régionale, d’infliger une nouvelle défaite au Sénégal.
Le président Macky Sall n’avait pas l’intention d’essuyer une nouvelle défaite au sommet extraordinaire de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), qui s’est déroulé, hier, à Abidjan en Côte d’Ivoire. Pour cette raison, après la démission du Sénégalais Hadjibou Soumaré, désormais ex-président de la Commission de l’Uemoa, le chef de l’Etat avait insisté dans un courrier adressé à son homologue ivoirien pour que son candidat, Abdoulaye Diop soit porté à la tête de l’instance. Surtout que la gifle administrée au Sénégal, en janvier dernier, lors du sommet d’Addis-Abeba lors duquel, le candidat du Sénégal a perdu la présidence de la commission de l’Union africaine, n’a pas encore fini de se cicatriser. Malgré une cinquantaine de missions envoyées auprès de plusieurs chefs d’Etat africains, Abdoulaye Bathily avait été laminé. Et pour justifier cette débâcle, le Sénégal avait accusé ses voisins de l’avoir lâché en pleine tempête.
Sous l’ère Macky Sall, la diplomatie sénégalaise semble être une fanfaronnade. Et la réussite des autorités sénégalaise à attendre jusqu’en 2021 pour présider la commission de l’Uemoa n’est qu’une nouvelle défaite du président Macky Sall dans la conduite de la diplomatie du pays.
De son côté, le président nigérien Issoufou Mahamadou a fait de la diplomatie d’avant-garde. Résultat, elle vient de porter ses fruits. L’actuel homme fort du Niger habitué des dossiers diplomaties complexes a fait peser de tout son poids, en vertu d’un acte signé en juillet 2011 lors d’une conférence des chefs d’État de l’Uemao, pour permettre à son compatriote Abdallah Boureima de prendre les destinées de la commission de l’instance sous-régionale devant le Sénégal.
Issoufou Mahamadou a donc le vent en poupe. Pilier dans la lutte contre le terrorisme dans le Sahel, il continue à faire rayonner le Niger à travers la présidence de la commission de l’Uemoa. Il ruine ainsi l’espoir de Mackly Sall de reprendre du poil de la bête dans la sphère diplomatique. Et le Sénégal doit garder son mal en patience jusqu’en 2021 pour se vautrer dans le canapé de l’instance économique. Avec ce nouvel échec, les dirigeants sénégalais doivent comprendre que la diplomatie est un art subtil qui tolère difficilement la fanfaronnade.
Abdallah Boureima était Commissaire chargé des Politiques économiques et de la fiscalité à l’Uemoa et ancien ministre de l’Economie et des Finances du Niger.
AFP