L’épidémie s’accélère dans le petit pays sahélien de 20 millions d’ abitants. Déjà trois morts et le cap des 60 cas détectés est franchi.
Le Burkina Faso, pays sahélien de 20 millions d’habitants, est le pays le plus touché par l’épidémie de coronavirus en Afrique de l’Ouest. Depuis l’annonce de deux premiers cas le 9 mars, un pasteur burkinabé et son épouse de retour d’un séjour à Mulhouse, le nombre de personnes contaminées s’accélère. 64 cas ont déjà été détectés, selon le dernier bilan officiel.
Trois patients sont décédés, dont la deuxième vice-présidente du Parlement. Le gouvernement, de plus en plus critiqué par la population pour sa gestion de la crise sanitaire, est particulièrement touché par la maladie : quatre ministres ont déclaré avoir été testés « positifs ».
Couvre feu
Vendredi 20 mars, le président burkinabé Roch Marc Christian Kaboré a annoncé lors d’une déclaration à la télévision nationale une série de mesures strictes, telle que la fermeture des aéroports et des frontières terrestres, l’instauration d’un couvre-feu de 19h à 5 h du matin et la fermeture des bars, restaurants et marchés.
Le 14 mars, les autorités avaient déjà décidé de fermer les écoles et universités, après avoir interdit trois jours plus tôt les manifestations et les rassemblements publics et privés. Dans ce pays du Sahel, l’inquiétude monte face à l’aggravation de l’épidémie. Structures sanitaires vétustes, déjà saturées, manque de matériel de protection, de ventilateurs et de lits en réanimation… Les syndicats de médecins et des agents de santé tirent la sonnette d’alarme.
Pénurie de test de dépistage
Quatre agents de santé ont été contaminés par le coronavirus. Quant aux tests de dépistages, la pénurie est quasi-certaine à brève échéance. Le Burkina Faso compte un seul laboratoire de référence chargé de l’analyse des tests, mais il est situé à Bobo-Dioulasso, la deuxième ville du pays, à 350 km à l’ouest de la capitale.
Un deuxième laboratoire doit bientôt être mis en place à Ouagadougou. Le gel hydroalcoolique et les masques de protection sont déjà en rupture dans les pharmacies. Un ingénieur burkinabé Adama Sy Traoré développe une application mobile d’autodiagnostic des symptômes du virus, baptisé « DiagnoseMe », qu’il espère lancer d’ici à la fin du mois sur Android et iPhone.
Avec Agences