Des cadres du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de l’ancien président Henri Konan Bédié, aujourd’hui âgé de 83 ans, l’ont appelé samedi à demi-mots à briguer la présidence en 2020, lors d’un hommage national à Yamoussoukro, souhait que Mr vabé Charles fondateur du journal presse opinion avait formuler dans une interview le 27 novembre 2017. « Considérant que le président du parti est le meilleur militant actif du PDCI (…), le réseau des cadres PDCI Notre Héritage (…) demande instamment à Henri Konan Bédié d’être disponible aux sollicitations des Ivoiriens pour gouverner la Côte d’Ivoire dans la paix, la cohésion, la stabilité et la prospérité de notre nation », a déclaré Ouattara Aboudramane, membre du réseau des cadres PDCI. Il a lu cette motion devant près de 10.000
;Bedié candidat en 2020 ? Si cette nouvelle est vraie et confirmée, elle ne fera pas que du bruit dans Landerneau. C’est toute la configuration de la géographie politique ivoirienne qui s’en trouvera modifiée et bouleversée. Avec des replis et des gouffres qui pourraient engloutir certains acteurs maîtrisant passablement le terrain…
Ma foi, les commentateurs du débat et de l’actualité politique, dont les historiens de l’instant que sont les journalistes, auront du nouveau et du bon grain à moudre.
En 1993, à la mort du président Félix Houphouët-Boigny, c’est à Henri Konan Bedié qu’échoit le dauphinat constitutionnel. Il se fait élire en 1995 dans un climat troublé par le Front républicain, une alliance du FPI et du RDR. En décembre 1999, sa présidence est brutalement interrompue par un coup d’État militaire dont les acteurs et commanditaires quoique bien connus n’ont été que partiellement identifiés de façon officielle.
Plus tard, par vengeance, par ruse politique ou par pur réalisme, il s’allie à l’actuel chef de l’État dans le cadre d’un rassemblement dit d’houphouëtistes dénommé RHDP, perçu par nombre d’observateurs plutôt comme un attelage qu’une véritable alliance politique.
C’est un Jean-Louis Billon depuis Yamoussoukro, tout feu et tout flamme qui s’est adressé à des milliers de militants du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et sympathisants d’Henri Konan Bédié, qui se sont rassemblés à la place Jean-Paul 2 de la ville, pour rendre un hommage à leur champion. « Sans le PDCI, le RHDP n’est rien », a-t-il asséné, sous des ovations nourries.
« Sans le PDCI, le RHDP (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix, mouvance présidentielle, NDLR) n’est rien. Sans le PDCI, il n’y a pas de RHDP ! », a martelé Jean-Louis Billon, porte-parole du PDCI dont l’intervention était très attendue, au lendemain de la polémique née de sa future rencontre réelle , ou supposée, avec Laurent Gbagbo a la cour penal internationale(CPI) .
L’ex-président du conseil régional du Hambol, évincé de son poste, dans le mépris des textes, a rappelé que « Le PDCI conservera son nom », ajoutant : « On n’a jamais vu un enfant demander au père de prendre le nom de l’enfant. Le PDCI est le parti père de la Côte d’Ivoire ».
« Le temps des sacrifices est terminé pour le PDCI » (Jean-Louis Billon)
Farouchement opposé au projet de parti unifié tel que voulu par Alassane Ouattara et certains ministres du PDCI, il a indiqué que « Si parti unifié il doit y avoir, ça sera après l’alternance en 2020. Le temps des sacrifices est terminé pour le PDCI. Nous demandons à nos partenaires le même sens du sacrifice que le PDCI en 2010 et en 2015 ».
En 2015, Henri Konan Bédié avait appelé à voter pour Alassane Ouattara, dans un appel dit de Daoukro devenu légendaire, mais aussi devenu la source de toutes les tensions avec son allié du Rassemblement des républicains (RDR). Alors que Bédié demande une clarification de la position de Ouattara sur « l’alternance en faveur d’un cadre issu du PDCI », en 2020, ce dernier estime qu’il devrait adouber « le meilleur d’entre nous », y compris sans doute lui-même.
ces derniers mois, le président ivoirien a changé de discours, quant à la possibilité d’un troisième mandat, à l’issue de ces deux mandats constitutionnels qui finissent en 2020. Ce changement de discours agace aussi bien au PDCI, que certains milieux diplomatiques qui craignent qu’une improbable candidature de Ouattara replonge le pays, dans un cycle de violences.
Notons que Bédié était absent à cette cérémonie d’hommage. Il était représentée pas son épouse, Henriette Konan Bédié.
Vabe Charles
directeur de presse et de communication du pdci (paris ile de France )