Elu a la tete de l’Assemblee nationale de l’ le 7 mars 2019, Amadou Soumahoro se heurte déjà à des députés relativement à la composition du bureau du Parlement. Le remplaçant de Guillaume Soro est sous les feux des critiques de ses pairs.
Parlement, des députés se dressent contre Amadou Soumahoro
Les députés des groupes parlementaires PDCI-RDA, vox populi et Rassemblement ne sont pas du tout contents d’ Amadou Soumahoro. Ils ont exprimé leur mécontentement ce mercredi 24 avril 2019 au cours d’une conférence de presse relative au renouvellement de la composition et la mise en place du bureau de l’ Assemblée nationale.
Yasmina Ouégnin, qui s’exprimait au nom des trois groupes parlementaires, a dénoncé le non-respect des règles par Amadou Soumahoro dans la composition du bureau de l’ Hémicycle. «
La mise en place des organes de l’ Assemblée nationale débute par celle du bureau, qui est l’ organe directeur de l’ institution parlementaire. Au terme des dispositions des articles 6 à 12 du règlement de l’ Assemblée nationale, le bureau a, en effet, tout pouvoir pour présider aux délibérations de l’ Assemblée nationale, ainsi que pour organiser et assurer la haute direction de tous ses services dans les conditions déterminées par le règlement. Il est composé de 27 membres, dont le président, 11 vice-présidents, 3 questeurs et 12 secrétaires », a-t-elle avancé.
La députée de Cocody précise qu’ en dehors du président, élu pour toute la durée de la législature, les autres membres du bureau sont élus pour un an renouvelable, sur proposition du président de l’ Assemblée nationale, après consultation des groupes parlementaires.
C’est justement au niveau de la représentation des groupes parlementaires au sein dudit bureau que se trouve la pomme de discorde. En effet, avec la démission de Guillaume Soro de la tête du Parlement, l’ on assiste à une nouvelle configuration politique à l’ Hémicycle.
« De nouveaux groupes parlementaires ont fait leur apparition tandis que d’ autres ont disparu ou ont vu leur effectif modifié. Ainsi, 16 députés ont démissionné du groupe parlementaire RDR pour créer le groupe Rassemblement; 20 députés du groupe parlementaire PDCI et des députés du groupe parlementaire UDPCI, Agir pour le peuple et Nouvelle vision ont formé avec le groupe parlementaire RDR le groupe parlementaire RHDP », a poursuivi la fille de George Ouégnin.
Selon Yasmina Ouégnin, le mercredi 17 avril 2019, la séance de travail avec le chef du Parlement, dans le cadre de la consultation des groupes parlementaires pour la constitution du bureau, n’ a pu donner les résultats escomptés. La raison, les groupes parlementaires PDCI-RDA, Vox Populi et Rassemblement avaient rejeté la composition du bureau qui leur attribuait quatre postes contrairement à ce que prévoit le règlement. Les 22 autres postes reviendraient alors au RHDP (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix).
Afin d’ aplanir les sentiers, une autre séance de travail s’ est tenue le mardi 23 avril. Là encore, aucun consensus n’a été trouvé. Le président de l’ Hémicycle n’a fait que réitérer sa proposition initiale et indiquer qu’elle était définitive et a conclus qui soumettra celle-ci à une séance plénière de l’ Assemblée nationale, a déploré la porte-parole des trois groupes parlementaires.
Elle a par ailleurs souligné que le bureau doit être le reflet de la configuration politique de l’Assemblée nationale (article 6) avant de condamner « cette nouvelle violation des règles de fonctionnement qui fait suite au non-respect des décisions » du Parlement à l’élection d’ Amadou Soumahoro. Yasmina Ouégnin a également dénoncé les agissements du patron de l’ Hémicycle, contraires au règlement de l’ Assemblée nationale. Elle n’ a pas hésité à inviter l’ancien secrétaire général du Rassemblement des républicains (RDR) « à se mettre au-dessus des considérations politiques » pour trouver un consensus avec les groupes parlementaires concernés.
Tout en interpellant la communauté internationale et nationale, la benjamine de la fratrie des Ouégnin a attiré l’ attention sur les « dérives autocratiques observées » dans le fonctionnement du Parlement.
K. Richard Kouassi