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Côte-d’Ivoire Anaky à Bédié: « L’appel de Daoukro était de « l’opium pour endormir le peuple, du grand art de diversion ! » les militants doivent prendre leurs responsabilités

Les journaux du lundi 10 Avril 2017 ont largement rendu compte du séminaire de réflexion tenu par le PDCI RDA à BINGERVILLE, les 6, 7 et 8 Avril ; et ont relevé la volonté désormais affichée de ce parti politique, l’un des premiers du pays, de se réorienter et organiser résolument vers un retour au pouvoir en 2020 ; soit 31 ans après en avoir été chasse par le coup d’état de décembre 1999.

Dans la résolution finale de ce séminaire du PDCI, nous lisons, avec toute la Cote d’Ivoire, que de manière ouverte et officielle, le PDCI RDA « recommande la reprise du découpage électoral actuel suivant des critères objectifs préalablement acceptes de tous. »

Faisons donc un retour à la zone de turbulence qui a été générée par l’annonce du décret numéro 2011-264 du 28 septembre 2011 par lequel, un nouveau découpage électoral léonin faisait la part belle à certaines régions ou préfectures du Nord, dans l’attribution des circonscription électorales et donc, dans le nombre de représentants à l’Assemblée Nationale.
Le tableau présentait des écarts si énormes dans certaines zones que tout le monde crut d’abord à une esquisse publiée sans relecture ou corrections.

En effet, comment qualifier autrement le fait que les régions du Guemon et du Kabadougou aient à égalité 7 députés chacune, alors que la population du Guemon, totalise plus de 900 000 âmes, presque le million, tandis qu’on n’avait recense qu’entre 180 000 et 200 000 au Kabadougou soit environ 5 fois moins ?

A quelle logique ou obligation a t-on cédé en octroyant 3 sièges a Kong, avec moins de 100 000 âmes, et seulement 2 à Ouangolo qui compte presque 3 fois plus de citoyens ?
Il y eut alors une levée de boucliers générale, et un groupe d’élus et notables du PDCI RDA mena une résistance aussi bien orchestrée que mémorable, qui leur valut respect et admiration de la part de tous ceux qui, en ce pays, sont revêtus d’au moins une couche de sens de démocratie et d’équité.

Ayant flairé qu’un passage en force d’une telle brutalité, s’il réussissait, ne servirait pas uniquement a contenter des partisans impatients d’être enfin « quelqu’un » dans l’Etat Ouattara et d’émarger en conséquence au budget de l’état, mais qu’il s’agissait d’un épreuve de force du nouveau pouvoir pour tester la résistance de ses adversaires, mais surtout de la résilience de ses alliés et partenaires, et être sûr de gouverner seul et en roue libre, le MFA, bien que membre du RHDP, a publiquement dénoncé cette forfaiture, rejoint en cela par toute l’opposition et la société civile.

Le jeu politique reposant par essence sur les rapports de force, l’initiative prise par le MFA visait surtout à inviter le PDCI, membre « lourd » de l’alliance RHDP, et son président Konan BEDIE, présenté comme co-adjuteur au sommet de la nouvelle gouvernance, à réagir et montrer à son « jeune frère » Ouattara la ligne rouge à ne pas franchir
C’est alors que, par un jeu de combinaisons qui ne sortira jamais des ténèbres, le Président du groupe parlementaire du PDCI a donné comme consigne de vote a ses députes de voter OUI, et d’approuver cette réforme, sur ordre du président du parti, Aime Henri Konan Bédié.

Et c’est seulement à ce récent séminaire du 8 Avril 2017 que le PDCI demande que le découpage électoral actuel soit repris, après qu’il ait servi de cadre à deux élections législatives et à une élection présidentielle, étalant au yeux tous combien, dans l’arène politique Ivoirienne, l’intérêt national est souvent piétiné pour la satisfaction de besoins individuels et de très court terme, le pays et le peuple n’étant aucunement pris en compte.

Il aura fallu six longues années à Bédié pour comprendre qu’il avait entériné l’un des coups les plus durs portés à la démocratie en Côte d’Ivoire !

Konan Bédié, juriste, diplomate, économiste et grand planteur, qui, en sus, a été parlementaire, ministre et chef d’état, pouvait-il ne pas voir qu’en cédant sur un point aussi fondamental, c’était comme s’il déroulait lui-même le tapis rouge à la dictature brutale et arrogante que Ouattara était impatient d’imposer aux Ivoiriens ?

Konan Bédié ne pouvait-il pas deviner que cette capitulation valait vassalisation pour le PDCI et déni de sa volonté déclarée à constituer une référence pour la Côte D’Ivoire ?

Konan Bédié n’a t-il pas réalisé qu’avec cette posture adoptée par lui , Alassane Ouattara estimerait – a juste titre- n’avoir pas d’interlocuteur digne de lui en Côte d’Ivoire, le « chancelier » Bédié ayant à charge de lui épargner les pépiements de la classe politique Ivoirienne, et de tout le peuple ?

Konan Bédié, Président du PDCI, n’a-t-il pas vu que le PDCI était la première victime de ce découpage électoral où l’objectif final est, de toute brutale évidence, désormais d’assurer au RDR d’être le premier PARTI POLITIQUE DE Cote d’Ivoire ?

Que retenir des choix politiques de Bédié pour le PDCI et au-delà pour la Côte D’Ivoire ?

Que retenir aujourd’hui de l’Appel de Daoukro, le grand œuvre du génie politique de Bédié ?

À la lecture au quotidien des médias Ivoiriens, tous les observateurs sont effarés devant le fait que depuis 2015, le seul sujet d’intérêt public en Côte d’Ivoire semble être de savoir si, en 2020, le candidat proposé par l’Alliance RHDP-(PDCI / RDR) à l’élection présidentielle de 2020 sera un cadre du PDCI !

En matière de diversion et d’opium pour endormir le peuple, c’est du grand art !

Ce grand art, exécuté avec maestria et délice par Bédié a fait de la scène politique Ivoirienne un immense désert.

Puisque tous les partis de l’opposition ont leur action entravée par des dissidences suscitées et entretenues par le pouvoir qui a ainsi réussi à sa manière à instaurer un système de parti unique qui ne dit pas son nom ?

Lequel des partis politiques Ivoiriens a t-il, ces dernières années, tenu des ateliers ou séminaires consacrés à la hausse du coût de la vie, à la retraite des fonctionnaires, à la déliquescence des transports urbains devenu un calvaire pour les travailleurs, les étudiants et les élèves, à la problématique de ce taux de croissance du PIB de 8 à 10 % l’an qui ne génère ni développement économique, ni richesse, et surtout pratiquement aucune création d’emploi, aux problèmes de l’école et de la santé, etc.., etc…. ?

Et qu’attend on pour se pencher sur la question des forces armées, ou plus précisément de tous ceux qui disposent d’armes offensives, et ont désormais tous décidé, pour améliorer leur maigre quotidien, à exiger, et encore exiger, rafales à l’appui, en se payant sur la bête qu’est ce pauvre peuple de Côte d’Ivoire, exsangue et résigné ?

Ce peuple de Côte D’Ivoire qui désormais ne mesure la politique que par les dons en vivres et non vivres et en espèces de la Première Dame et des quelques puissants qui peuvent essayer de l’imiter !
Le pauvre peuple de Côte d’Ivoire commence enfin à réaliser dans quel étau il se trouve, et que pour la délivrance et la fin du calvaire, tout le monde doit se serrer les coudes, du nord au sud, de l’est à l’ouest via le centre.

Que tout militant du PDCI, fut-il de première heure, comprenne que son salut est d’arrêter de suivre Bédié pour ne penser qu’à la Côte D’Ivoire

Que tout militant du RDR, même s’il a été de tous les combats, réalise qu’il s’est trompé sur son Ado d’hier et ne pense qu’à la Côte D’Ivoire.

Aujourd’hui en Côte D’Ivoire, seuls Ouattara et Bédié sont au pouvoir et en vivent.

Les autres 25 000 000 de la population sont en situation de sinistre aggravée et constituent de fait l’opposition qui finira par se réveiller et se lever.

Le peuple de Côte-d’Ivoire vaincra !

Abidjan le 12 Avril 2017
Le président du MFA
Kobena I. ANAKY

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