Notre paix future ne doit pas naître de la domination indiscutée des uns et de l’asservissement sans espoir des autres, mais de la bonne et franche égalité entre compagnons.(le délégué général pdci Yao Basile)
Plusieurs allochtones baoulés ont trouvé refuge en début de cette semaine à la préfecture de Guiglo à la suite de la résurgence du conflit foncier qui les opposent depuis septembre aux autochtones guérés. Lundi et mardi, de nouveaux heurts relatifs à l’occupation de la forêt classée de Goindébé ont entrainé un déplacement massif de ressortissants baoulés qui ont trouvé refuge dans l’enceinte de la préfecture de Guiglo. Guérés et baoulés sont en conflit depuis début septembre après que les premiers ont entrepris de déloger les seconds des plantations qu’ils occupent dans la forêt classée de Goindébé.
Des affrontements qui se sont intensifiés au fil des jours, entrainant des morts, des blessés et de nombreux déplacés parmi les différents protagonistes. On parle de deux personnes tuées et de plusieurs blessés dans les deux camps au cours des affrontements du lundi dernier. L’ouest de la Côte d’Ivoire est, depuis la rébellion armée de septembre 2002, en proie à de constants troubles pour la plupart liés à la terre. A la faveur de la crise post-électorale de 2010-2011, les guérés qui avaient fui la guerre, ont retrouvé, à leur retour, plusieurs allogènes qui ont élu domicile dans les plantations et autres forêts classées. Ils auraient donc tenté de déloger ces occupants illégaux, notamment les baoulés de leurs terres.
La question foncière reste un casse-tête chinois pour les autorités ivoiriennes depuis les années 90. Espérons que des mesures rapides soient trouvées pour mettre fin à ce conflit qui risque, si rien n’est fait, d’embrasser l’ouest ivoirien qui peine encore à cicatriser ses plaies.
Notons que le calme est revenu dans la capitale de la région du Cavally. Toutefois, la tension est encore palpable à cause de la disparition de quatre jeunes wê qui n’ont pas donné de signe de vie depuis une semaine et l’arrivée de vingt nouveaux déplacés issus des communautés lobi et wan.
En dépit de cette situation, le délégué général pdci Yao Basile a indiqué que l’heure est à la paix et à la réconciliation. il a souhaité que la gendarmerie fasse son travail pour l’éclatement de la vérité concernant la disparition de ces quatre jeunes. Les élus, cadres et chefs coutumiers du grand centre présents aux différentes rencontres ont, eux aussi, prodigué des conseils aux jeunes des deux communautés. Ils ont condamné les incidents qui entravent la paix et la cohésion à Guiglo et partout dans la région.
Pour relayer le message de paix du Président Henri konan bedié, le président du pdci a mis en mission les cadres, élus, associations de jeunes et chefs de communautés pour sensibiliser les populations de la région à la culture de la paix et de la cohésion sociale.
Une importante rencontre entre les deux communautés est prévue dans les jours qui suivre à Guiglo pour fumer le calumet de la paix. Il faut noter que plus de 400 éléments des forces de défense et de sécurité sont déployés en ce moment à l’intérieur de la forêt classée de Goin-Débé et dans les villages riverains pour éviter les affrontements.
Vabe Charles/ presse opinion.