Côte d’Ivoire/ crise RDA et PDCI  : [Ouattara écrit à Bédié pour démentir toute promesse d’alternance !]

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Côte d’Ivoire/ crise RDA et PDCI : [Ouattara écrit à Bédié pour démentir toute promesse d’alternance !]

rien ne va plus entre les Présidents Alassane Ouattara chef de l’Etat et président d’honneur du RDR, et son aîné Henri Konan Bedié président du Pdci-Rda, tous les deux leaders de ce qui reste du rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP).
Le fossé entre les deux hommes est aujourd’hui tel qu’ils ne s’adressent désormais plus la parole, annonce notre confrère Jeune Afrique dans sa parution de cette semaine.
Des émissaires du PDCI-RDA et du RDR sont maintenant chargés de faire le go-between entre les deux hommes.
Henri Konan Bedié, roulé dans la farine par Alassane Ouattara concernant l’alternance en 2020 en faveur du Pdci-Rda, ne décolère pas. Il a même fait annuler in-extremis la cérémonie de signature du manifeste du parti unifié RHDP (Pdci+ Rdr) qui devait se tenir en grande pompe à Yamoussoukro, le 19 mars dernier, car pour lui il faut d’abord clarifier la question de l’alternance avant d’aller à la fusion. C’est dans cette même veine que le secrétaire exécutif de son parti, le professeur Maurice Kacou Guikahué, annonçait depuis Yamoussoukro lors de la cérémonie d’hommage national au président Bédié, qu’il y avait bel et bien eu promesse d’alternance en 2020 en faveur du Pdci entre Ouattara et Bedié devant témoin. Et que bientôt, Bédié parlerait.
Réponse du berger à la bergère, le Président Alassane Ouattara dans une lettre datée du 21 mars 2018, écrit au Président Bédié pour lui dire que jamais il ne lui a fait une quelconque promesse concernant l’appel de Daoukro et l’alternance en 2020 en faveur du Pdci.
Il le conseille par ailleurs de se prononcer rapidement en faveur du parti unifié toujours dans la même lettre. Un courrier à relent d’ultimatum.
Ambiance !
Et selon nos informations, le RDR s’apprête à se prononcer le 05 avril sur le parti unifié lors d’un bureau politique et à décider du limogeage de tous les ministres Pdci du gouvernement.
Nous y reviendrons

Pour le Pdci, le parti unifié, c’est un processus…notre position n’a pas varié» (interview Guikahué)

Comité de haut niveau, parti unifié-Maurice Kakou Guikahué fait des éclairages et des précisions: «Pour le Pdci, le parti unifié, c’est un processus…notre position n’a pas varié»

Le Secrétaire exécutif en chef et président du groupe parlementaire Pdci-Rda s’est confié, mardi, après la rentrée parlementaire de l’Assemblée nationale, au confrère Le Nouveau Réveil. Ci-dessous l’intégralité de l’entretien.

Monsieur le ministre, l’Assemblée nationale a fait sa rentrée, mardi 3 avril. Quel commentaire avez-vous par rapport au discours du président de l’Assemblée ?

Le président de l’Assemblée nationale est allé dans le sens du discours qu’il avait fait l’année dernière, c’est-à-dire qu’il a prôné la réconciliation et le pardon. Egalement, il a fait une incursion dans le débat actuel entre les hommes politiques où il pense que le discours doit être apaisant et de bon ton. Il faut éviter un peu les invectives en faisant allusion aux différents discours concernant le parti unifié. Son discours était bon. La configuration de l’Assemblée reste la même d’autant plus qu’avant de sortir, il a même interpellé les membres de la conférence des présidents que la semaine prochaine, il y aura une réunion de la conférence des présidents qui se compose du président, des vice-présidents, des présidents des groupes parlementaires et des présidents des commissions, pour faire le calendrier de la session. Donc, c’était une très bonne rentrée qui s’est très bien passée. Avec la présence de la présidente du Parlement Rwandais.

A quel niveau sommes-nous dans le débat sur le parti unifié entre les alliés ?

En fait, le Comité de haut niveau a travaillé. Je pense que nous sommes au niveau de la décision des présidents des partis. Ce que moi, j’ai compris, notre rôle, c’était un comité de réflexion et de faire des propositions aux présidents. Les propositions ont été faites, sauf qu’en lisant la presse, j’ai lu une déclaration du chef de la délégation du Rdr qui est le Premier ministre.

On va en arriver…

Donc, aujourd’hui, nous sommes au stade des propositions que nous avons faites aux différents présidents des partis.

Alors sur la question, en faisant référence à la presse, le chef de la délégation du Rdr, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly a exposé que plusieurs voix s’élèvent au Pdci pour s’opposer au parti unifié et que le Rdr pourrait trancher sur cette question, ce jeudi, au cours d’un bureau politique ?

Ce que j’ai cru lire, c’est comme il y avait eu des accords qui ont été acquis et il avait l’impression que le Pdci revenait sur certaines choses. Là-dessus, je n’ai pas de commentaires d’autant plus que lui, il a parlé en tant que chef de délégation du Rdr et notre chef de délégation au Pdci, c’est le vice-président Kablan Duncan, dans le comité de haut niveau. Je fais partie de ce comité mais aux réunions de comité, c’est le vice-président Duncan qui est le chef de la délégation du Pdci-Rda. Donc, il pourra soit confirmer ou infirmer ce que le chef de la délégation du Rdr a dit. Il n’est pas de mon devoir d’opiner là-dessus. Ça c’est du ressort des chefs de délégations. Cependant, ce que j’ai cru comprendre dans la mission qu’on nous a confiée, le comité de haut niveau, c’est un comité de réflexion et de proposition aux présidents. Donc le comité de haut niveau ne remplace pas les directions des partis d’autant plus que, comme vous le dites, le Rdr va en réunion du Bureau politique. Ça veut dire qu’il y a des instances au dessus. C’est un comité de réflexion. Donc, les réflexions ont été faites. Maintenant en fonction de ce qu’il a dit, c’est au vice-président Duncan qui est habilité à parler au nom du Pdci-Rda de la façon dont les travaux se sont déroulés au niveau du comité de haut niveau.

Il a évoqué un accord sur 18 mois… ?

C’est ça que je viens de vous dire, c’est le vice-président Duncan qui peut en parler. Le fond, c’est du ressort du vice-président qui est notre chef de délégation. Parce que nous sommes disciplinés. Mais ce que je peux dire, c’est que dans la forme, c’est un comité de réflexion et de proposition.

Monsieur le ministre, sur la question du parti unifié, quelle est, donc aujourd’hui, la position du Pdci-Rda ?

On l’a dit. Le Pdci a dit qu’il faut renforcer le groupement politique et que le parti unifié, ça se construit par étape. C’est un processus et qu’aujourd’hui, c’est le renforcement du groupement politique qui est à l’ordre du jour. C’est ce que le Pdci a toujours dit.

Cela semble être la position du président de l’Assemblée nationale … ?

Oui, il a dit de laisser le temps. Ça veut dire qu’il faut travailler le dossier. Il faut travailler.

Le député Abel Djohoré, pour sa part, indique qu’aucun texte n’empêche le président Alassane Ouattara de briguer un 3ème mandat. Quel commentaire faites-vous ?
Je n’ai pas de commentaire à faire là-dessus.

Peut-on connaitre les grandes actions futures du Pdci-Rda ?

On a fini la restructuration. Actuellement, nous sommes en train de préparer l’enrôlement, le recensement électoral. Nous avons convoqué les délégués pour les mettre en mission, pour qu’ils s’attachent à cela parce qu’on a fait les restructurations, on a aujourd’hui les bases qui sont assainies. Il y a moins de comités fictifs. Maintenant, il faut mettre cela en mouvement. La première activité, c’est comment est-ce qu’on réussit le prochain recensement électoral. C’est ça la grande activité du parti.

Qu’est-ce que vous voulez que les militants retiennent en définitive sur le débat concernant le parti unifié ?

Mais, je l’ai déjà dit. Nous avons fait des propositions et ça se trouve au niveau des présidents des partis. Je n’ai rien à ajouter.

La position du Pdci n’a donc pas varié ?

Non, la position du Pdci n’a pas varié d’autant plus que c’est dans votre journal que le président Bédié a dit qu’il ne variait pas et que pour lui en 2020, le candidat Rhdp sera issu du Pdci. Il a dit que ma position ne varie pas. C’est à vous qu’il l’a dit. Donc, moi je n’ai rien à ajouter là-dessus.

Interview réalisée par Patrice Yao, Paul Koffi et Diarrassouba Sory, dans Le Nouveau Réveil de ce mercredi 4 avril 2018

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