La diplomatie est l’art de dissimuler la sécheresse des propos sous le sirop de la dialectique(ousman touré°
« Dans le travail du diplomate le plus difficile et le plus intéressant est la communication avec les gens, parce que le diplomate est un homme qui, par définition, doit savoir s’entendre, trouver un langage commun et des compromis en vue de dénouer les problèmes les plus compliqués et embrouillés par le biais de négociations. C’est pourquoi, à mon avis, pour être diplomate il faut aimer les gens, savoir et aimer communiquer avec eux. Tous les individus sont différents et il faut trouver une approche personnelle de chacun d’entre eux. Je pense qu’au cours de très longues années de mon service diplomatique mes principaux souvenirs sont liés aux contacts avec les gens. J’ai eu l’occasion de rencontrer des personnes très intéressantes et chacune d’entre elle m’a évidemment appris quelque chose. Je peux dire que devenir diplomate c’est un processus sans fin. Au fil des ans, tu apprends davantage, tu as davantage de savoir-faire et de compétences, tu perfectionnes tes qualités professionnelles. A celui qui voudrait devenir diplomate, je conseillerais d’abord d’analyser son intérêt pour le travail avec des hommes concrets et non pas pour le travail avec des documents au bureau.
Garder le contrôle de soi
Être diplomate ne veut pas dire se laisser marcher sur les pieds. “Se montrer faible, c’est se laisser déstabiliser par une situation. La diplomatie suppose au contraire de garder le contrôle”, explique l’experte. Et cela commence par garder le contrôle de soi-même. Attention, donc, aux réactions impulsives. Les émotions négatives doivent être exprimées mais après avoir été adoucies. Vous vous sentez lésé par une décision de votre supérieur, mettez-y les formes pour le dire : il s’agit de ne pas envenimer la situation par une note d’agressivité. L’auto-diagnostic préalable de vos échanges passés peut vous donner des indications sur les circonstances des dérapages (quel lieu, quel moment, quel interlocuteur ?). Bref, le langage doit agir comme un filtre.
Le diplomate s’active aussi, même si cela reste dans l’ombre, au rapprochement des leaders des partisans de Laurent Gbagbo avec les autorités ivoiriennes. Ousmane Touré a été la cheville ouvrière du retour d’Abel Naki à Abidjan en vue de prendre part au débat politique.
Faire preuve d’une empathie réelle
Enfin, la diplomatie repose majoritairement sur la connaissance et l’écoute que l’on a des autres. “Elle nécessite une vraie empathie. Mais il ne s’agit pas seulement de se mettre à la place de l’autre. Il faut comprendre comment il fonctionne”,.
Prenons l’exemple d’un collaborateur que vous devez présenter à votre supérieur. Vous trouvez valorisant pour lui de livrer une anecdote qui le concerne et qui, selon vous, n’est pas sensible. A sa place, vous ne seriez pas dérangé par une telle révélation. Mais ce n’est pas obligatoirement son cas : la question n’est pas donc de savoir ce que vous penseriez à sa place mais ce que lui va véritablement penser. “Etre diplomate, c’est donc avoir le souci de savoir comment l’autre va réagir à nos paroles”,
Vabe Charles.