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COTE D’ivoire / Hubert Oulaye condamné à 20 ans de prison

Le verdict dans le procès d’Hubert Oulaye est enfin tombé. L’ancien ministre de la Fonction publique a été jugé à Abidjan pour son rôle dans l’assassinat de sept Casques bleus nigériens. Il a été condamné à 20 ans de prison ferme sans mandat de dépôt, a annoncé le président de la Cour. Le co-accusé, Djiré Maurice, a également été condamné à 20 ans de prison.

Ce professeur de droit avait, en juin 2017, bénéficié d’une mesure de liberté provisoire après deux ans de détention. Le co-accusé Djiré Maurice reste en prison et le ministre en liberté. Chacun reste dans l’état où il était au moment de la condamnation. Le mandat de dépôt n’ayant pas été décerné dans l’arrêt.

«Madame et messieurs les jurés, messieurs de la Cour, monsieur le président, la mort des 18 personnes ne doit pas rester impunie. (…) L’accusation vous prie de vous souvenir de toutes ces morts inutiles. Ces personnes décédées au cours de ces attaques contre le village de Para attendent beaucoup de vous. Le ministère public requiert qu’il plaise à la Cour de déclarer les accusés Djiré Maurice et Hubert Oulaye coupables du crime de complicité d’assassinat, et, en répression, les condamner tous les deux à l’emprisonnement à vie, et ce sera justice», avait requis l’avocate générale, Mireille Kouassi, mardi 26 décembre 2017, à l’issue d’une demi- heure de réquisitoire.

Réquisitoire. Selon Mme Kouassi, Hubert Oulaye est complice de l’assassinat de sept Casques bleus nigériens, le 8 juin 2012. Dans son réquisitoire, elle indique que deux mercenaires libériens arrêtés et jugés dans leur pays ont reconnu être impliqués dans l’attaque. Ils ont déclaré avoir reçu des « fonds venant d’hommes politiques ivoiriens, dont Hubert Oulaye», par le biais d’un «intermédiaire», Didier Goulia, considéré par l’accusation comme «l’homme de main d’Oulaye dans la zone ouest». Ce dernier fut chef de village dans le département de Guiglo.

L’accusation ajoute qu’Hubert Oulaye avait des relations évidentes avec l’un des assaillants. Selon elle, le numéro téléphonique d’Hubert Oulaye figurait dans le répertoire de ce mercenaire qui était en relation avec Didier Goulia.

Selon le ministère public, la somme de 2 millions de F cfa a servi pour l’entretien des armes. C’est Bobi Sarpi qui cite M. Hubert Oulaye comme le financier, précise l’avocate générale. «Les propos de ce mercenaire auteur de l’infraction, au cours de son audition, coïncident étrangement avec les constatations faites. Il apparaît donc de manière évidente qu’Hubert Oulaye a fourni des moyens financiers aux mercenaires pour attaquer le village de Para en vue d’installer la base d’une rébellion dans l’ouest de la Côte d’Ivoire », a révélé l’avocate générale, Mireille Kouassi, précisant que ce procès n’a rien de politique. Elle a invité le président de la Cour à ne s’en tenir qu’aux faits. « Il ne s’agit nullement d’un procès politique, ni de celui d’un enseignant. Alors tenons-nous en aux faits et laissons la politique aux politiciens. Ce qu’on reproche aux deux accusés, c’est la complicité d’assassinat, qui est une infraction de droit commun qui a l’habitude d’être jugée dans notre prétoire. Ce n’est pas nouveau», fait savoir Mme Kouassi. « La complicité de Djiré Maurice et d’Hubert Oulaye est caractérisée dans l’assassinat de ces soldats. Ils sont coupables pour fourniture d’informations et de moyens financiers. La mort des soldats n’est pas un accident. L’attaque a été organisée. Ils sont coupables. Qu’il plaise à la Cour de les condamner à la prison à vie », a déclaré l’avocate générale.

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