« 2020 n’est pas négociable » a soutenu Konan Bédié à sa descente d’avion dans l’après-midi du dimanche à Abidjan, après un séjour de trois mois à Paris. Mieux, « cette échéance inscrite dans la constitution est une date obligatoire », dira-t-il pour enfoncer le clou.
Venant d’un ancien Chef d’État, cette sortie n’est nullement de la maladresse. Elle a le privilège d’allumer les signaux. Ils sont au rouge. Le contexte politique actuel est plus que tendu. Prétentions et ambitions s’entrechoquent. Les rencontres se sont multipliées à Paris sur l’épineuse question de l’alternance, sans qu’un début de compromis ne soit trouvé.
Qui négocie donc avec Bédié pour le report des élections de 2020? A quelles fins, de telles négociations? Quelqu’un veut-il se cramponner au sommet?
Pour rappel et ce ne serait trahir un secret, les frictions sont visibles entre » l’aîné et le petit frère ». Juste quelques semaines auront suffit aux deux pontes du RHDP, pour s’éloigner de l’idylle d’il y’a 3ans. Cet amour fusionnel, qui a conduit à l’appel de Daoukro, consacrant du reste un second mandat à l’actuel homme fort d’Abidjan.
Apparemment, Bédié revenu de sa cure de jouvence, n’entend pas faire baisser la fièvre. Inutile d’ailleurs de casser le thermomètre. Le PDCI tient absolument à son passage de témoin, lui le faiseur de roi. Les lampions sur les VIIIeme Jeux de la Francophonie ont fini par s’éteindre en début soirée. On a tout vendu au Maroc, même notre football. Revenons aux réalités. Ivoiriens, vigilance, il se trame quelque chose de pas très clair.
Jonas Saraka