La commission de la Cedeao, dirigée par Jean-Claude Kassi Brou, a produit son tout premier communiqué depuis le discours du Président Alassane Ouattara prononcé le 6 août dernier, annonçant sa volonté de briguer un nouveau mandat présidentiel.
Sans se prononcer sur la cause, la Cedeao a trouvé la parade de ne s’en tenir qu’aux conséquences, que sont les nombreuses manifestations des militants de l’opposition dans plusieurs villes du pays ayant occasionné au moins une dizaine de morts et des centaines de blessés.
Par ce communiqué, la Cedeao informe indirectement l’opinion qu’elle ne trouve rien à redire sur la volonté de Ouattara de rempiler pour un nouveau mandat.
Un diplomate interrogé à Abidjan, nous a rappelé que la «Cedeao s’est très peu prononcée depuis sa création sur les questions de limitation de mandat». Il en veut pour preuve Wade en 2012, Jammeh, Eyadema père et fils, Compaoré etc, tous coupables d’avoir manipulé les Constitutions de leur pays pour rester plusieurs décennies au pouvoir. «Comprenez que la Cedeao n’a pas les moyens de contraindre un chef d’état en exercice à renoncer à un 3e mandat. Surtout pas avec la situation de crise grave causée par le coup d’état au Mali, un pays confronté à une horde de djihadistes sur son territoire.
L’opposition ivoirienne qui a décidé de faire feu de tout bois contre le 3e mandat de Ouattara est avertie. En effet, à part une réaction timide de l’ONU, dans les mêmes termes que le communiqué de la commission de la Cedeao, ni l’UA, ni l’UE encore moins la France, n’ont dit un seul mot sur l’annonce du 6 août.