Guillaume Soro, persona non grata dans la République ?
Quoi que l’on dise, les relations entre Alassane Ouattara et Guillaume Soro sont émaillées de quelques incidents ces derniers temps. Ces tensions entre le Président ivoirien et le chef du Parlement sont apparues avec l’éclatement d’une vague de mutineries et surtout la découverte d’une cache d’armes au domicile de Souleymane Kamaraté dit soul to soul, le chef du protocole du PAN, en mai 2017.
Depuis ce temps, de profondes dissensions sont apparues entre ces deux personnalités ivoiriennes, et ce, en dépit des multiples médiations pour les réconcilier. La récente mission secrète dirigée contre Soro Guillaume et les anciens chefs de guerre dans le cadre de la recherche d’autres caches d’armes a entraîné une autre montée d’adrénaline. Par ailleurs, l’éventualité d’une candidature de Soro à la présidentielle de 2020 a créé des suspicions au sommet de l’Etat.
Aussi, à l’occasion de la prestation de serment d’Adama Toungara en qualité de médiateur de la République au palais présidentiel, ce jeudi, un autre incident a éclaté entre les collaborateurs de Guillaume Kigbafori Soro et des éléments de la garde républicaine. Les hommes de Soro ont en effet été bloqués au portique du palais sous prétexte qu’ils n’avaient pas de laisser-passer et que leur patron n’avait préalablement pas signalé leur venue.
Mais après une vive altercation entre les deux parties, les hommes de Soro ont finalement eu accès à la salle des pas perdus où avait lieu la cérémonie. Loin d’être cas isolé, une scène similaire s’était produite à Yamoussoukro lors de l’installation du Sénat, la deuxième chambre du Parlement ivoirien. C’est à croire que les pro-Soro sont astreints à certaines restrictions à mesure que les échéances électorales approchent.
Notons toutefois que Guillaume Soro ne s’est pas encore officiellement déclaré candidat à la présidentielle de 2020 . Cependant, les différentes sorties de ses proches trahissent cette ambition présidentielle. Et pourtant, le président Ouattara ne cesse de s’activer pour que tous les membres de la majorité présidentielle partent aux prochaines élections en rang serré.