interafricain et de ce fait les chemins d’avenir.
L’année Houphouët-Boigny, 2018 est lancée et célébrée à Yamoussoukro par des politiques qui l’ont davantage renié et, surtout, sans inviter les intellectuels africains.
L’esprit RDA est pourtant Ce marquage territorial identitaire commun, la défense du Bien commun par l’agir en commun de tous les enfants d’Afrique. Le temps cyclique ramène l’émancipation africaine à notre familiarité. Le travail mémoriel au moyen de ces infrastructures du grand Président Alpha Omar Konaré, un digne fils du continent en
témoigne. Celui-là même qui a su incarner notre mémoire commune, comme souveraineté et comme responsabilité pour mieux anticiper ce qui vient en nous sortant du subir historique. Au détour de l’histoire émotionnellement surchargée sur les échéances de 2020, ici en Côte d’Ivoire et partout en Afrique de l’ouest, les incertitudes s’amoncellent. Edgar Morin écrit : « que, si l’ignorance de
l’incertitude conduit à l’erreur, la certitude de l’incertitude
conduit à la stratégie » 1. Décider au-delà et en-deçà des marges d’incertitude, voilà le leadership d’audace et de transformations, attendu par le peuple. Les Houphouëtistes de droite comme de gauche ont donc rendez-vous en 2020 avec l’idéal du rassemblement, cet impératif comme en 1946 lorsque les Pères fondateurs furent inspirés
parce que plus attachés au terroir africain, à son peuple avec ses motifs de luttes, de conquêtes de droits, de libertés à faire naître dans la fraternité, la solidarité et l’écoute bienveillante des gens avec leurs rêves, leur espoir et leurs amertumes dans des gibecières.
Des destins qui se rencontrent pour exiger le meilleur ! Prêts à dormir Debout pour être à l’aube de l’Emancipation!
Lorsque les Houphouëtistes ivoiriens qui n’ont pas le monopole de l’héritage du grand homme africain, Le Président Houphouët-Boigny, après avoir dilapidé le vivre ensemble et la vision humaniste, se sont emparé du pouvoir démocratiquement en 2010, il était aisé de penser
qu’ils se reconnecteraient au RDA pour ramener sur sol ferme, le RPP, l’UDPCI, le RDR, le PDCI, les ex FN et tous les autres de cœur, de rattachement inconditionné. D’autant plus que la machine électorale à double détente, le RHDP (éparpillement au premier tour présidentiel et
rassemblement au second derrière le mieux placé) avait gagné la présidentielle de 2010 et dirige depuis lors la Côte d’Ivoire. Cette coalition a comme fondement intentionnel, non point la compression des rivalités d’ambitions au sein de la famille mais plutôt, la sagesse qui nous annonce qu’il faut donner au coureur, sa chance. Cette sagesse est la contrainte de la nature pour réaliser le progrès comme
Kant l’a révélé au 18e siècle. Une reconnaissance de l’équité pour mieux conjurer les cris de dissonance et de discrimination et in fine, l’injustice. La concurrence politique, loyale et fraternelle pour aller ensuite au rassemblement. Cette intuition politique initiale née
entre Houphouëtistes de tous bords à Paris ce jour radieux du 18 mai 2005 est conforme au rappel de rassemblement de juillet 2004, né quant à lui à Accra. Cette saine rivalité entre frères compétitifs n’a pas été appliquée en 2015 vu l’Appel de Daoukro ; une sagesse qui a évité la saine concurrence fraternelle.
De ce fait, les irréductibles du PDCI ont pesté et même s’ils n’ont pas gagné le vote, faute de candidat et de combattants, ils ont symboliquement abîmé l’esprit et la lettre du RHDP. Ensuite, il y a le fait que la cohérence politique et la métaphysique de la création d’un parti, c’est de prendre et d’exercer le pouvoir d’Etat. Aussi, l’UDPCI
et son leader, El Haj Abdallah Toikeuse, ont dit dans la clarté qu’ils sont candidats en 2020, non pas envers et contre tous, mais suivant la dogmatique de la quête démocratique du pouvoir d’Etat, donation originaire de toute formation politique. Les irréductibles du PDCI ont
donc, a posteriori, prospéré et que de ce fait, le Président du PDCI ne peut qu’appliquer la bienveillance envers sa propre troupe au risque de courir au-devant de son destin personnel. Il est toujours possible de destituer un président de parti même si ça finit en pantalonnade judiciaire au Tribunal, en général, dans nos républiques. Le Président d’honneur du RDR attend l’effectuation du parti unifié.
C’est sa volonté non pas pour que les compétitions loyales désignent le meilleur d’entre les disciples ivoiriens du Président Houphouët-Boigny, mais surtout, principe d’économie des forces oblige, que l’on reconduise le meilleur d’entre les enfants. Une métaphysique
auto-référencée sur le meilleur a priori. La clarté est que le parti unifié a son contenu, le meilleur a priori, suprême coïncidence. Le cercle familial, hétéroclite houphouëtiste comme les alliés de l’ancienne majorité constatent, a lui aussi son meilleur a posteriori.
Les antécédants n’impliquent pas les conséquents. Si P alors NP. La logique des systèmes formels indécidables parce qu’incomplets comme Kurt Gödel le consacrait en 1931 est en application politique en Côte d’Ivoire. L’Incomplétude est totale !
Seule la restauration du RDA dans son lieu mémoriel propre redonnera du sens aux Houphouëtistes authentiques parce que socle et plateforme incontestés, tant pour les Ivoiriens que pour les autres Africains qui s’y reconnaissent. Aucun Houphouëtiste ivoirien ne pense à un tel évènement de retrouvailles fraternelles : redessiner le contenu
contemporain du RDA après plus d’un demi- siècle. Aucun Congrès extraordinaire pour se reconnecter avec l’avènement du RDA. Aucun tribut politique payé aux premiers militants et dirigeants du RDA.
Parce que le RHDP n’est que le convoi des pourvoiristes ? Une machine électorale circonstancielle comme application de la leçon de la saine appréciation des réalités du moment ? Et Sans plus ? Or, pour le sage Houphouët-Boigny, cette leçon ne vaut que parce qu’on a une vision d’avenir, un ensemencement programmatique, générationnel et
accessoirement logistique et infrastructurel. L’Humain d’abord pour ensuite s’enticher du politique comme volonté et leadership de transformations. Foin des calculs politiciens qui épellent et confondent le politique et l’émancipation africaine avec l’épicerie du coin. Ces calculs prétendent ne prendre aucun risque. Le RDA de Bamako incarne l’émancipation africaine comme droits, comme devoirs et comme Vouloir. Ce leadership de rénovations sociales, générationnelles et de rassemblement pour la noblesse du destin partagé, de l’ardeur au travail, de la discipline et de transcendance pour atteindre le meilleur pour tous, ce leadership est en attente pour nous reconnecter
avec l’histoire voulue, l’histoire émancipatoire.
Quant à ceux qui ont sorti leurs calculatrices pour aller en RDR, PDCI, UDPCI, RPP ou autres, il y a une constante en histoire pour eux.
L’histoire épouse toujours ceux qui risquent gros, jouent gros et gagnent super gros tandis que le gain n’est pas la victoire en politique puisque la victoire épouse le rassemblement par la réconciliation. La situation du RHDP de 2018 pré élections locales et sénatoriales en est la plus éloquente illustration. La panne de rassemblement est le fait de la panne de réconciliation. Les haines thésaurisées, les vendetta interpersonnelles, les aggiornamento faillis, les cadenas dans les mains pour verrouiller les malles des
mâles velléitaires, les dettes des épiciers, les avoirs des politiques non encore calculés sont légions. La ruine du rassemblement par la réconciliation nous fragilise. L’élongation des engins de la division et la vulnérabilité politique induite nous conduisent à constater la
diminution en raison inverse de la capacité de mobilisation des partis
traditionnels de type houphouëtiste. Ces partis et leurs dirigeants parient sur la fulgurance des retours sans prendre de risque ou à tout le moins, en prenant le risque zéro. L’échec vient, toujours en histoire des victoires décisives, de ceux des stratèges désinvoltes qui décident de s’adapter aux circonstances. 2015 a été l’année de la
belle moisson démocratique en Afrique de l’ouest. Nous sommes en 2018 et les velléités de troisième mandat perlent, çà et là, dans au moins 4 pays pour 2020. Un vrai test démocratique attend les citoyens d’autant plus que les commissions électorales ne brillent pas par leur
composition consensuelle, leurs modalités procédurales transparentes et crédibles au surplus, l’effritement des coalitions politiques. Et ces sacerdoces clientélistes tonnent : ça passe ou ça casse ! Puisse la paix bohème courante devenir la Paix comportementale houphouëtiste !
La victoire politique de 2020 de telle coalition politique ou de tel autre sursaut citoyen, démocratique et républicain est à ceux et celles qui décident, aujourd’hui, dans un environnement rempli d’incertitudes. Le risque calculé en politique est synonyme de prise d’engagement ferme. Vouloir gagner malgré l’incertitude du contexte, voilà comment hypostasier la culture de la victoire. Une nouvelle génération de talents citoyens émerge. Des mouvements politiques transversaux sont en devenir.
La mobilité des possibles reconfigure les destins personnel et collectif. Et le pragmatisme des probabilités de basculement des opinions consolident les raffinés politiques. Parce que le progrès pour tous, l’émancipation dans la liberté et l’agir en commun sont le nom du Rassemblement Démocratique Africain depuis 1946.
De nouveau, cet air de ressourcement authentique qui a foi en l’espoir, en nos capacités et qui est intransigeant sur nos droits etlibertés, est fredonné. Ça ira, ça ira ! Le leadership de transformations est à notre portée en 2020 avec Guillaume Soro Kigbafori.
L’Editorial de Mamadou Djibo