Ils disent non à la rupture et préconisent la reprise du dialogue avec le RHDP
« Notre volonté profonde, c’est que tous les acteurs politiques prennent conscience de ce qu’une crise dans ce pays ne profitera à personne »
« Je suis PDCI, je dis non à la rupture », tel est le slogan des cinq ministres issus du parti du président Henri Konan Bédié qui ont animé un point de presse, le lundi 17 décembre 2018, à la salle casino de l’hôtel Ivoire.
Dans les propos liminaires, le ministre de la Ville et maire de la commune de Treichville, François Amichia, a indiqué que cette sortie est « dictée par l’évolution de l’actualité politique nationale de ces derniers mois. »
Ci-dessous sa déclaration devant la presse.
« En effet, depuis plusieurs mois maintenant, la tension qu’elle engendre, les angoisses qu’elle crée chez certains, les inquiétudes qui commencent à habiter de nombreuses investisseurs, la perte de repères qu’elle induit chez nos militants, les violences qu’elle a commencé à susciter ici et là, plus particulièrement à la faveur des récentes élections locales nous préoccupe …
Oui, cette situation oblige les acteurs que nous sommes, responsables importants de la vie politique nationale, œuvrant pour le redressement du pays depuis de nombreuses années, à nous inviter dans un débat, qui, aujourd’hui, nous interpelle tous.
Il devient indispensable que nous puissions agir avant que des débordements ne surviennent et ne remettent en cause la stabilité et la paix de notre pays. Nous avons tous trop souffert et le pays a payé un tribut trop lourd aux incompréhensions passées des acteurs politiques, qui ont ensuite généré des crises multiples qui elles-mêmes ont plongé le pays dans un quasi-chaos.
De quelque bord politique que nous soyons, garder le silence face à une telle situation serait nous faire des complices passifs d’une nouvelle crise aux conséquences plus dramatiques.
De nombreux militants de notre parti, le PDCI, inquiets de cette situation et des positions prises par nos instances nous ont approchés pour partager avec nous leurs inquiétudes.
C’est pour ces raisons qu’un certain nombre d’entre nous, au PDCI, conscient des risques que ferait courir à notre pays la rupture du dialogue avec nos frères et sœurs de la famille des Houphouëtistes, avons décidé d’agir.
Nous avons rédigé une déclaration qui résume notre lecture de la situation et avons fait partager son contenu aux membres de nos instances sur le territoire national afin de recueillir les signatures de ceux qui épousent cette position.
Si nous pensions que notre analyse et notre volonté de paix pouvaient être partagées par beaucoup, nous étions loin d’imaginer qu’un tel mouvement susciterait autant de signataires aussi rapidement, confirmant la volonté de tous de s’engager résolument dans un processus d’apaisement.
En effet, ceux-ci ont adhéré par centaines : des élus, des membres du Bureau Politique, des délégués départementaux et communaux, des secrétaires de sections jusqu’aux présidents de comités de base.
Nombre d’entre eux, après la signature, ont estimé qu’il était important de faire entendre cette voix au sein du parti, mais également, à l’ensemble de la Nation Ivoirienne parce qu’il s’agit de son destin, de notre destin commun.
C’est ce qui nous a conduit à envisager la création d’un mouvement à l’intérieur du PDCI-RDA, pour agir et faire entendre les aspirations de toutes ces militantes et de tous ces militants.
L’objet du présent point de presse est d’annoncer la création de ce mouvement dont la philosophie est présentée ci-après.
Philosophie du mouvement
-Considérant que la stabilité et la paix sont des préalables à tout développement socio-économique puissant, permettant de réellement changer les conditions de vie quotidienne des populations ;
-Considérant qu’ayant sous-estimé les conséquences de leurs actes sur la paix et la stabilité, un certain nombre d’acteurs politiques ont, hier, mené la Côte d’Ivoire à une crise sans précédent, dont l’impact sur le développement et la vie des femmes et des hommes a été dramatique ;
-Considérant les lourds sacrifices consentis par les Ivoiriens pour retrouver la paix et la prospérité depuis 2011 ;
-Considérant que cette paix et cette prospérité sont le fruit de l’entente retrouvée entre les enfants de Felix Houphouët-Boigny, père fondateur de la Cote d’Ivoire moderne ;
-Observant une discorde résultant d’incompréhensions entre les enfants de Felix Houphouët-Boigny, menaçant la paix et la stabilité si chèrement acquise ;
-Considérant que cette mésentente fait peser des risques importants pour le pays et les générations futures ;
Les membres du mouvement ont adopté les positions suivantes :
1-Ils affirment leur appartenance au PDCI-RDA, auquel ils restent attachés ;
2-Ils souhaitent une amélioration et un renforcement rapide de la gouvernance du PDCI-RDA, qui tiennent compte des exigences et contingences actuelles et des temps à venir ;
3-Ils sont des partisans et des artisans de la paix pour une stabilité durable en vue de l’épanouissement de leur population et de la prospérité de leur pays ;
4-Pour ce faire, ils disent non à la rupture et préconisent la reprise, à court terme, d’un dialogue structuré, inclusif et franc entre les enfants du président Felix HOUPHOUET-BOIGNY au sein du RHDP ;
Notre volonté profonde, c’est que tous les acteurs politiques prennent conscience de ce qu’une crise dans ce pays ne profitera à personne. Il faut inlassablement et fondamentalement prôner et réaliser la paix des cœurs et la modération des langages pour ne jamais conduire à des escalades inutiles et irresponsables.
Notre souhait le plus ardent, c’est qu’également, dans d’autres formations politiques de la famille houphouëtistes, les responsables qui partagent nos vues fassent entendre leur voix, la voix du dialogue et de la raison, afin qu’ensemble nous préservions pour notre pays et notre peuple, ce bien si précieux que nous a légué le père de la nation le président Félix HOUPHOUET-BOIGNY : la paix, préalable à tout développement durable.
La cérémonie officielle de lancement du mouvement aura lieu le 23 décembre prochain, à la patinoire de l’hôtel Ivoire.
Je vous remercie. »