Côte d’Ivoire: que se passe-t-il avec les prisons?

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Côte d’Ivoire: que se passe-t-il avec les prisons?

Encore beaucoup de questions en Côte d’Ivoire après l’évasion massive de la prison de Katiola, dans le centre du pays. C’était tôt, dimanche matin. Plus de 90 détenus sont dans la nature. Stupeur aussi après l’attaque d’une gendarmerie près d’Abidjan à Songon, dans la nuit de samedi à dimanche. Des hommes armés ont volé des armes.

On se demande de plus en plus en Côte d’Ivoire quand ces annonces à répétition, quasi hebdomadaires, d’évasion et d’attaques de gendarmerie et de postes de police vont cesser. On s’interroge aussi et surtout sur l’efficacité des mesures annoncées de renforcement des patrouilles, si les contrôles sont réellement efficaces. Enfin, on reste perplexe sur le mode de surveillance des prisonniers dans les maisons d’arrêt du pays. Ainsi à Katiola, même si une grosse dizaine de prisonniers ont été rattrapés sur les 95 qui se sont échappés, on concède du côté du ministère de la Justice que depuis plusieurs mois, il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans les prisons ivoiriennes.

Le 6 août 2017, cinq prisonniers de Gagnoa ont échappé à la vigilance de leurs gardiens. Deux jours plus tard, au palais de Justice d’Abidjan, une vingtaine de prisonniers se faisaient la belle. Le 20 août à Aboisso, même cause, même effet : cinq prisonniers prenaient la clé des champs. Et aujourd’hui, quatre-vingt-dix prisonniers, dont apparemment les membres d’une dangereuse bande de criminels affiliés à un ex-chef mafieux décédé, Yacou le Chinois (de son vrai nom Yacouba Coulibaly tué le 20 février 2016 après une heure d’affrontements entre ces hommes et les forces de l’ordre dans la prison d’Abidjan), qui ont pris la tangente.

Au bas mot, 130 évasions en moins d’un mois. On peut dire que les prisons ivoiriennes ressemblent de plus en plus à des passoires. Un phénomène qui inquiète forcément la population, d’autant plus qu’il est conjugué avec ces attaques récurrentes de postes de police ou de gendarmerie, comme ce dimanche à Songon.

Au ministère de la Justice, on annonce des sanctions imminentes contre les responsables de Katiola. Du côté de la gendarmerie en revanche, à propos de l’attaque de Songon, c’est pour le moment le parfait silence radio.

rfi