Côte-d’Ivoire: Tidjane Thiam dans l’arène politique, mais fait-il le bon diagnostic ?

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Côte-d’Ivoire: Tidjane Thiam dans l’arène politique, mais fait-il le bon diagnostic ?

Mon commentaire – Thiam entre officiellement dans le jeu politique ivoirien ce 7 Août 2020.

Il choisit, dit-il, de se tenir aux côtés du peuple ivoirien.

Dans son analyse de la situation présente de la Côte d’Ivoire, Il reconnaît que le pays traverse une période particulièrement délicate de son histoire.

Il considère que pour avancer, la Côte d’Ivoire doit impérativement se réconcilier par le dialogue et la tolérance afin de retrouver les vertus de la vraie fraternité qui avaient fait sa force.

Si le diagnostic de Thiam est correct et objectif, il devrait reconnaître que les problèmes de la Côte d’Ivoire ont commencé le jour du décès du Président Houphouët-Boigny, lorsque Alassane Ouattara, alors premier ministre, avait décidé de faire obstacle à l’application de la constitution ivoirienne.

Depuis lors, Alassane Ouattara s’est acharné à diviser le pays et ses populations, à bafouer ses lois et à privilégier la violence et le chantage pour arriver à ses fins.

Pour être dans la Vérité, Thiam devrait aussi reconnaître que Ouattara est aujourd’hui, 27 ans après le décès du président Houphouet-Boigny , à la tête d’un pays meurtri , déchiré et sur le pied de guerre.

Il doit reconnaître enfin que Ouattara dirige le pays en despote et le pille avec sa famille et ses complices étrangers, toutes choses qui sont contraires à la philosophie politique et aux méthodes de gouvernement du Présidant Félix Houphouët-Boigny.

Sur la base de ce diagnostic, Thiam devrait reconnaître que le problème actuel de la Côte d’Ivoire s’appelle Alassane Ouattara, car Alassane Ouattara n’est ni un homme de paix, ni un homme de dialogue, ni un homme de réconciliation.

Thiam doit donc être conscient de ce qui l’attend dans l’arène politique ivoirienne et choisir sa place en conséquence.

En arrivant, Il peut, comme Ouattara, être l’homme des multinationales françaises et être imposé par l’armée française et les trucages électoraux.

Il peut, au contraire, chercher à savoir où se trouvent véritablement les Ivoiriens et se tenir humblement à leurs côtés, comme l’avait fait le président Felix Houphouët-Boigny en son temps.

Thiam est libre de choisir et d’assumer ses choix.

JC

TIDJANE THIAM Tidjane Thiam, né le 29 juillet 1962 à Abidjan en Côte d’Ivoire, est un banquier franco-ivoirien. Il a occupé le poste de directeur général de Crédit suisse[1] quatre années durant lesquelles il ramène la banque à une situation de profitabilité.Diplômé de l’École polytechnique et de l’École des mines de Paris, il rejoint McKinsey & Company en qualité de consultant en management de 1986 jusqu’en 1994[3]. De 1994 à 1999, il retourne en Côte d’Ivoire comme directeur général du Bureau national d’études techniques et de développement (BNETD), rattaché directement au Premier ministre et au Président. À partir de 1998, il est à la fois président du BNETD et ministre du Plan et du Développement.Après le coup d’État de 1999 en Côte d’Ivoire, il retourne dans le secteur privé, d’abord chez McKinsey à Paris de 2000 à 2002, avant d’intégrer l’équipe dirigeante d’Aviva et enfin, de rejoindre Prudential. De septembre 2009 à juin 2015, il dirige le groupe d’assurances Prudential, ce qui fait de lui le premier dirigeant noir d’une entreprise du FTSE 100[3]. Tidjane Thiam est également membre de l’Africa Progress Panel, une fondation basée à Genève Tidjane Thiam est issu de deux familles africaines influentes. Sa mère était la nièce de Félix Houphouët-Boigny, fondateur et premier président de Côte d’Ivoire[4]. Du côté paternel, son oncle Habib Thiam, a été Premier ministre du Sénégal pendant plus de dix ans ainsi que président de l’Assemblée nationale du Sénégal.Journaliste né au Sénégal, son père, Amadou Thiam, issu d’une grande famille wolof émigre en Côte d’Ivoire en 1947. Il soutient Houphouët-Boigny dans son combat pour l’indépendance de la Côte d’Ivoire et participe pendant plus de dix ans au gouvernement ivoirien après l’indépendance. Il est élevé à la dignité de grand officier de la Légion d’honneur, l’une des décorations françaises les plus élevées.Études et carrière Après avoir fait une partie de ses études au lycée classique d’Abidjan, Tidjane Thiam entreprend des études :En 1980, classe préparatoire au Lycée privé Sainte-Geneviève à Versailles[6].En 1982[7], Tidjane Thiam est le premier Ivoirien à réussir le concours d’entrée à l’École polytechnique[8]. Il sort diplômé de cette école en 1984.En 1986, il obtient le diplôme d’ingénieur de l’École nationale supérieure des mines de Paris (major de promotion)[3].Cette même année, il reçoit une bourse pour passer le MBA de l’INSEAD et rejoint le McKinsey Fellows Programme à Paris[9].Il obtient le MBA de l’INSEAD en 1988 (Dean’s list) et rejoint le cabinet McKinsey.En 1989, il prend une année sabbatique pour suivre le Programme des jeunes professionnels de la Banque Mondiale à Washington, D.C. Il retourne chez McKinsey en 1990, d’abord à New York puis à Paris[3].De 1994 à 2000, il rejoint la Côte d’Ivoire comme directeur du plan, puis ministre de la Planification et du DéveloppementEn 2000, il revient en France chez McKinsey.En 2002, il devient directeur stratégique de l’assureur privé Aviva, ayant la responsabilité des opérations internationales et d’Aviva Europe.De septembre 2009 à juin 2015, il préside le groupe d’assurance privé Prudential. De ce fait, il est le premier noir à diriger une entreprise du FTSE 100.En juillet 2015, il est nommé Directeur Général de Crédit Suisse en remplacement de l’américain Brady Dougan[10].En février 2020, il annonce sa démission du poste de Directeur Général du Crédit Suisse[11],[12].Il rentre au conseil d’administration de Kering en juin 2020[13].En décembre 1993, le premier Président ivoirien, Félix Houphouët-Boigny, meurt. Il est remplacé par Henri Konan Bédié. En avril 1994, à la demande du Henri Konan Bédié, Tidjane Thiam accepte le poste de directeur général du Bureau National d’Études Techniques et de Développement (BNETD)[14]à Abidjan, organisme de développement des infrastructures et de conseil économique. À ce poste, il assure également des négociations avec le FMI et la Banque mondiale.En août 1998, en plus de ses fonctions au BNETD, dont il devient président, Tidjane Thiam est formellement admis au gouvernement au rang de Ministre du Plan et du Développement[14]. Il met en œuvre plusieurs projets, notamment la centrale électrique d’Azito [15], la rénovation de l’aéroport d’Abidjan et la construction du pont à péage Riviera-Marcory, dont le financement est finalisé quelques jours avant le coup d’État de 1999. En 2011, une des premières mesures d’Alassane Ouattara, le nouveau Président est de poursuivre la construction de ce pont.Entre 1994 et 1999, Tidjane Thiam participe activement au programme de privatisation [16], avec la privatisation du réseau téléphonique, des services, de la production d’électricité, des aéroports, du réseau ferroviaire et de nombreuses sociétés du secteur agricole[14].En 1998, il est sélectionné parmi les « 100 jeunes décideurs du monde de demain » (Young Global Leaders of Tomorrow) du Forum économique mondial de Davos, et en 1999, il est élu membre du « Dream Cabinet » par ce même Forum[14].En décembre 1999, lors d’un déplacement de Tidjane Thiam à l’étranger, le gouvernement est renversé par l’armée ivoirienne. À son retour au pays, Tidjane Thiam est arrêté et assigné à résidence pendant plusieurs semaines. Le Général Robert Guéï, qui a pris le pouvoir, lui propose le poste de chef de l’exécutif, mais il refuse et quitte le pays début 2000[4].