En effet Guillaume Kigbafori Soro (GKS), membre important de la galaxie Outtara, est suspecté de vouloir briguer la présidentielle de 2020 Cet état de fait proviendrait de la rétrogradation protocolaire de GKS suite à la révision constitutionnelle de 2016. De dauphin constitutionnel d’ADO et 2e personnage de l’état, il est passé en 4e position dans le rang protocolaire.
Depuis lors, les mutineries et les actes de défiance de l’armée se sont multipliés. Sans réellement en apporter la preuve, d’aucuns soupçonnent GKS d’en être l’auteur. Des soupçons réconfortés par la découverte à Bouake d’une cache d’arme et de munitions dans la résidence de son chef du protocole Souleymane Kamagate Kone, alias Soul to Soul.
Des spécialistes avisés de la vie politique ivoirienne voient un lien de cause à effet entre ces faits et le limogeage de hauts fonctionnaires proche de GKS. Pour ne rien arranger, le rapprochement surpris de GKS et d’Henri Konan Bédié (HKB) a fini de convaincre les derniers sceptiques. Dans son allocution télévisée, Alassane Ouattara s’est offusqué qu’à trois ans du prochain scrutin présidentiel tous les regards soient déjà fixés vers cette échéance provoquant ainsi de fortes tensions dans la coalition présidentielle.
Ces quelques mots ont laissé transpirer l’exaspération du chef de l’état en matérialisant ainsi son impuissance à ramener de la sérénité dans ses rangs. Faisant ainsi passer GKS comme un enfant terrible victime du pouvoir actuel qui veut freiner ses ambitions. On subodore dans les couloirs du palais présidentiel que si le président est si acculé c’est parce qu’il veut imposer Amadou Gon Coulibaly (AGC), son fils spirituel, comme potentiel successeur.
Sentant cette éventualité la posture de HKB devient ainsi plus compréhensible. Au lieu de décrisper l’atmosphère, déjà morose, cette sortie du président est inquiétante. Comme à l’époque de HKB ou plus récemment de Laurent Gbagbo on a l’impression que le régime d’ADO se « radicalise ». Se resserrant sur son noyau dur.
La nomination d’Hamed Bakayoko sécurocrate n°1 du régime (Ministre d’État, Ministre de l’Intérieur depuis 2011) au ministère de la défense tend à le confirmer. La Côte d’Ivoire ayant connu une période d’instabilité et de violence inouïe, il est plus que souhaitable de ne plus répéter les mêmes erreurs qu’autrefois.
Loin de s’ériger en défenseur de GKS, citoyen ivoirien il l’est, candidat à la présidentielle , ADO et son clan n’y pourront rien. Pour la paix dans ce pays on espère qu’il agisse avec clairvoyance. Qui d’autre que lui sait ce que cela fait germer lorsque le régime en place vous empêche de briguer la fonction suprême.
vabe Charles /presse opinion