Au sortir d’une réunion, le premier des députés ivoiriens s’exprime sur la mutinerie et la présumée implication de son collaborateur dans l’affaire « cache d’armes ».
« J’ai été Ministre de La Défense, de telles questions relèvent du Secret Défense.
Vous comprendrez que je m’interdise tout commentaire. Je suis favorable à l’enquête, j’ai vigoureusement recommandé à mon collaborateur de se mettre à la disposition des enquêteurs. Je lui ai demandé de dire sur l’honneur et sa conscience ce qu’il sait pour aider les enquêteurs à conclure ce dossier.Il devra et tous ceux qui sont concernés, chacun assumera sa responsabilité. Pour l’heure je demande de garder la sérénité.
Je salue le retour de la Paix, je pense que c’est important pour le pays de retrouver la sérénité et le calme. J’ai déploré ce qui s’est passé avec ces journées folles que nous avons connu »
De lourds soupçons pèsent sur lui
Or, dans la guerre de succession qui s’annonce en vue de l’élection présidentielle de 2020, Guillaume Soro ne dissimule pas ses ambitions. Problème, si l’ancien seigneur de guerre des Forces nouvelles échappe jusqu’ici aux filets de la Cour pénale internationale (CPI), qui juge l’ancien président Laurent Gbagbo, de lourds soupçons pèsent sur lui. Son nom figurait dès 2005 sur une liste de personnalités accusées par l’ONU de violations graves des droits de l’homme. Plus récemment, le 4 avril 2016, le groupe des experts de l’ONU sur la Côte d’Ivoire confirmait qu’il avait profité de la crise post-électorale de 2011 pour acquérir plusieurs centaines de tonnes d’armes, en violation de l’embargo. En France, Soro etait mis en cause par la justice, qui avait instruit une plainte de Michel Gbagbo, le fils de l’ex-président ivoirien, pour « enlèvement, séquestration, traitements inhumains et dégradants ». Et si le mandat d’arrêt international délivré contre lui à Ouagadougou a été annulé pour vice de forme, il reste, au Burkina Faso, dans le collimateur de la justice pour son implication présumée dans le putsch manqué du 6 septembre 2015. Cerné par les ennuis judiciaires, concurrencé sur la scène politique, Soro dispose toujours de solides soutiens parmi les ex-com’zones recyclés dans l’armée. Et il connaît mieux que quiconque le poids des armes dans le rapport de forces politique…
VABE CHARLES :PRESSE OPINION.COM