Ce vendredi 4 janvier 2019, la direction du Pdci-Rda par la voix du Secrétaire exécutif en chef, lePr Maurice Kakou Guikahué, est montée au créneau pour dénoncer la “forfaiture” organisée par le gouvernement à la mairie du Plateau. Ci-dessous, l’intégralité de la déclaration du parti de Henri Konan Bédié.
Mesdames et Messieurs les journalistes,
Chers amis de la presse,
Militantes et Militants du PDCI-RDA :
C’est avec plaisir que nous vous retrouvons, en ce début de l’année 2019, pour échanger avec vous sur l’actualité politique et particulièrement sur la situation qui prévaut à la Mairie du Plateau.
Je voudrais profiter de l’occasion qui m’est ainsi offerte pour vous souhaiter une bonne et heureuse année 2019. Recevez nos vœux de Santé, de Prospérité et de Paix.
Mesdames et Messieurs
Par la loi N° 78-07 du 9 janvier 1978, portant institution de communes de plein exercice en Côte-d’Ivoire, et ce dans le cadre de la démocratisation du Pays, le libre choix a été laissé aux collectivités d’élire leurs conseillers municipaux et à ces derniers, le pouvoir de désigner leur municipalité au cours de scrutins libres.
Depuis bientôt 39 ans, la Côte d’Ivoire a fait un bond prodigieux en s’affranchissant de la gestion des Mairies par les Préfets alors même que nous étions sous le régime du Parti unique.
En effet, comment comprendre que les résultats des élections des conseillers municipaux du plateau, validés par la cours suprême, soient connus de toute la cote d’Ivoire et de la communauté internationale et que les autorités piétinent la loi en refusant de procéder à leur installation ?
De quoi s’agit-il?
Par un Décret en date du 18 juillet 2018, le Président de la République a convoqué le collège électoral pour le renouvellement des conseils municipaux, le samedi 13 octobre 2018. C’est ainsi que des listes parrainées par des Partis politiques et celles conduites par des candidats Indépendants ont participé à cette compétition électorale.
La commune du Plateau se trouve parmi les communes où des listes ont été parrainées par le PDCI-RDA.
Les élections se sont déroulées. La liste du PDCI-RDA a été déclarée élue avec 60,57% de voix par la Commission Électorale Indépendante(CEI) qui a transmis les résultats provisoires à la Chambre administrative de la Cour Suprême, juge des élections locales, aux fins de la validation des résultats de ce scrutin.
Au cours de cette période, une requête en annulation des résultats a été introduite à la Cour Suprême par Monsieur SEA Jean Honoré, membre de la liste concurrente parrainée par le RHDP.
En son audience publique du 23 Novembre 2018, et par arrêt N°328, le juge du contentieux des élections locales s’est prononcé sur la régularité du scrutin au Plateau et validé l’élection de la liste PDCI-RDA, conduite par le Député OHOUO Jacques Gabriel.
Reconnaissant la victoire de la liste de Monsieur OHOUO Jacques Gabriel, le Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité a ordonné au Préfet d’Abidjan de procéder à l’installation du nouveau Conseil municipal du Plateau, le 13 décembre 2018. A la date indiquée, les conseillers municipaux se sont présentés à la Mairie du Plateau, lieu choisi par l’autorité. Mais cette installation a été reportée à une date ultérieure pour des raisons dites techniques.
Alors que nous nous attendions à ce que l’autorité administrative fixe une nouvelle date pour l’installation du nouveau Conseil municipal du Plateau, l’on nous sert, sans aucune explication et avec mépris, un communiqué relatif à une Délégation Spéciale pour la Mairie du Plateau qui s’est installée le 2 janvier 2019.
Nous nous retrouvons donc ce jour pour dénoncer cette situation anormale, illégale qui entraîne un net recul démocratique dans notre Pays, de 39 ans en arrière, par la gestion de la commune du Plateau, par un Préfet.
Le PDCI-RDA s’indigne et s’insurge contre cette décision illégale, inique qui ruine tous les sacrifices consentis par les Ivoiriens pour l’avancée démocratique dans notre pays.
En foulant au pied les dispositions des lois qui régissent le fonctionnement des collectivités locales, que cherche-t-on au Plateau ?
Nous sommes choqués que le Ministre de l’intérieur, agissant pour le compte du gouvernement et placé sous l’autorité du Président de la République, refuse d’appliquer la décision rendue par la chambre administrative de la cour suprême ; à savoir procéder à l’installation du nouveau conseil municipal du Plateau, comme le préconise la loi sur les collectivités territoriales.
Nous pouvons avoir des sensibilités politiques différentes mais le Président de la République est le Président de tous les Ivoiriens qu’il se doit de protéger et d’assister, sans discrimination.
Dans son discours du 31 décembre 2018, le Président de la République a fait passer trois(3) messages : il a affirmé que la Côte d’Ivoire est une et indivisible, qu’il se soumet aux décisions de la Chambre administrative de la Cour Suprême et dit la fierté des Ivoiriens de présider le Conseil de sécurité de l’ONU.
Alors comment comprendre que dans le même temps, l’on refuse d’installer un conseil municipal régulièrement élu et sans problème, et dont la victoire a été confirmée par une décision de la Chambre Administrative de la même Cour Suprême ?
La Côte d’Ivoire, notre Pays mérite mieux que ce qui nous est servi actuellement.
Dans cette affaire, les uns et les autres doivent se rendre à l’évidence qu’il ne s’agit pas d’un problème personnel de EHOUO Jacques Gabriel mais de l’installation d’un conseil municipal, émanation de la volonté des populations du Plateau.
Le Président de la République, garant de la constitution et des libertés publiques en Côte d’Ivoire, ne saurait rester indifférent face à ce déni du droit et de la démocratie.
C’est pourquoi, le PDCI-RDA, demande au Président de la République, garant de la Constitution et de l’application des lois, de protéger tous les ivoiriens quelque soient leurs opinions politiques et de rendre justice aux nouveaux conseillers municipaux de la commune du Plateau.
Le PDCI-RDA, par le message de fin d’année aux militants et aux Ivoiriens, de son Président, SEM Henri KONAN BEDIE, s’est engagé dans une dynamique de pardon des offenses et de réconciliation, gage de la Paix en Côte d’Ivoire pour la poursuite de son développement.
Le PDCI-RDA, qui apporte son soutien franc et sans faille aux conseillers municipaux du Plateau, se réserve le droit d’utiliser tous les moyens démocratiques et légaux afin que justice leur soit faite.
Le PDCI-RDA demande aux militantes et militants de ne pas céder aux provocations mais de rester sereins, vigilants, mobilisés et à l’écoute des mots d’ordre de la Direction du Parti.
Je vous remercie pour votre aimable attention.
Fait à Abidjan, le 4 janvier 2019