Amadou Soumahoro est dans le viseur des soldats ex-rebelles. Ces derniers l’accusent d’être à l’origine des affrontements entre mutins et populations à Bouaké. Ils ne sont pas du tout content de lui et affirment lui en vouloir. Des affrontements qui ont occasionné des morts et de nombreux blessés dans les rangs des militants RDR.
Les soldats mutins de Bouaké affirment que la bastonnade infligée à certains militants du RDR est un avertissement à Amadou Soumahoro et à son parti politique. Certains mutins vont jusqu’à réclamer sa démission, car pour eux, il serait le responsable de ces affrontements entre populations et mutins à Bouaké.
« Les soldats n’ont pas apprécié le discours d’Amadou Soumahoro qui a incité les militants du RDR à les huer », a déclaré un des soldats mutins de Bouaké
Allassane Dramane Ouattara : la fin d’une dictature.
C’est fini. Ouattara a perdu toute sa popularité légendaire qui ornait le culte de sa personnalité et l’idolâtrie de ses partisans. Le mythe est brisé, cassé, réduit à néant. Ni le peuple ni ses propres partisans n’ont d’envie pour celui qui se présentait comme l’économiste prodige, ce messie aux allures de sauveur appelé à la rescousse.
Dépassé par l’action présidentielle, Ouattara est subitement devenu un homme seul, isolé, fragilisé par ceux qui, hier, l’ont porté au pouvoir par les armes comme par le soutien. Sa gouvernance est entachée de prise d’intérêts et d’affairisme au sommet de son entourage, fragilisant un peu plus les efforts d’émergence d’une côte d’Ivoire foncièrement divisée, désunie et coupée de toute cohésion nationale. De toute évidence, le fossé qui sépare Ouattara de la réalité est tel que même les militants du Rdr en sont déçus. Pour preuve, les dernières mobilisations qui devaient consacrer un soutien à Ouattara au plus fort de la mutinerie à été un vrai fiasco.
À Adjame et Abobo, deux communes bastions du Rdr, les militants ont boudé la cérémonie, préférant s’adonner au mépris de leur parti. Signe que Ouattara ne fait plus recette comme dans le temps où la simple évocation de son nom suffisait à galvaniser des foules en milliers d’individus. L’économie est au plus bas – la chute des prix du cacao en est une conséquence – consécutivement à des dépassements budgétaires et un endettement découlant de plusieurs investissements lourds. De l’autre, la politique sociale est plus que décevante. On le sentait déjà à son premier mandat. Les ivoiriens se plaignaient de la vie chère et attiraient l’attention de Ouattara sur les réseaux sociaux.
» L’argent travaille » se croyait-il obligé de dire pour justifier l’extrême pauvreté des ivoiriens et qui plus faisait allusion aux travaux de réhabilitation et de reprofilage des grands axes routiers d’Abidjan où de l’intérieur. » On ne mange pas goudron » rétorquaient ses meilleurs détracteurs. Au fil du temps, fatigués de patienter les ivoiriens en sont venus à crier leur ras-le-bol. Depuis, la grogne s’enfle et met le pays à mal
L’économiste Ouattara n’est plus celui que les ivoiriens attendaient. Ils n’en veulent plus. Les incessantes mutineries de ces derniers temps sont des signes avant-coureurs d’un malaise général au sein de l’armée et la preuve palpable que Ouattara a perdu le pouvoir d’État. Il lui faudra colmater au plus vite les brèches pour survivre à son mandat quelque peu terni ici et là par des crises à répétition. Reste à savoir comment s’y prendra t-il quand il est l’otage d’un entourage vorace, affairiste et peu soucieux de sa mandature placée sous le sceau d’une émergence en mal de stabilité politico-sociale.
A l’observation, on le voit. Le deuxième mandat de Ouattara laisse des traces d’un échec convenu et attendu. Lui-même le reconnait. Il ne dort presque plus et les bailleurs de fonds montrent désormais des signes d’inquiétudes. Parvenu au pouvoir avec le soutien d’une rébellion armée et tiraillé par une coalition politique alliée, Ouattara est redevable envers tous, quitte à faire des promesses difficilement tenables. Des promesses en milliards de francs CFA, des postes de nominations et des marchés distribués de gré à gré. Les ivoiriens, eux, sont bien déçus et n’attendent qu’une chose: la fin de cette ère instable, de trouble et d’incertitude à tout vent.
presse opinion.com/ vabe charles