APA – Ouagadougou (Burkina Faso) – Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a été investi mercredi 2 mars président de la Transition du Burkina pour une période de trois ans.
Le chef de la junte qui a renversé le 24 janvier dernier Roch Marc Christian Kaboré avait déjà prêté serment, mercredi 16 février, devant le Conseil constitutionnel, qui l’a ensuite déclaré nouveau chef de l’Etat. Mais la cérémonie officielle de son investiture a été organisée le lendemain de l’adoption d’une charte de transition, mardi 1er mars, à la salle des banquets de Ouaga 2000.
« Excellence M. le président du Faso, nous vous reconnaissons comme le Grand maître des Ordres burkinabè », a dit le Grand chancelier des Ordres burkinabè, André Roch Compaoré, avant de lui porter le collier de grand maître des Ordres burkinabè.
La cérémonie, très sobre, s’est tenue dans ce local, qui depuis des mois accueille le tribunal militaire pour le procès des assassins de Thomas Sankara. Il a été aménagé pour l’occasion et paré des couleurs nationales du Burkina, le vert et le rouge. Sur les murs, des cartes du pays entourées de mains protectrices.
Selon RFI, il y avait environ 700 invités présents, pas de chefs d’État étrangers, mais des délégations de diplomates et surtout les représentants des corps constitués : partis politiques, syndicats, mouvements de jeunesse, de femmes ou encore les leaders religieux et communautaires.
Lors de cette cérémonie, le leader du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), est resté silencieux. Une volonté affichée dès le départ et l’investiture a été courte. Après avoir reçu ses décorations, l’hymne national a retenti et après félicitations de rigueur le rideau est retombé.
A l’attente de la réaction de la Cedeao
Pour certains, le lieutenant-colonel Damiba aurait donc choisi la sobriété, conscient du caractère exceptionnel de son régime. En signant la Charte de transition lundi, il s’est en tout cas engagé à ne pas se présenter à l’élection présidentielle qui mettra un terme à cette période d’exception.
A l’issue de la première journée de consultation populaire au Burkina Faso, les 350 personnalités issues des différentes couches de la société ont validé une transition de trois ans. « La durée de la transition est fixée à 36 mois à compter de la date de l’investiture du président de la transition », selon la charte signée par le président de la transition dans la nuit de lundi à mardi.
Ce mercredi, plusieurs quotidiens burkinabè dont L’Observateur Paalga indiquent que « les yeux de Sandaogo (sont) désormais rivés sur Abuja », la capitale du Nigeria où se trouve le siège de la Cedeao. L’organisation régionale doit apprécier maintenant la transition de trois ans que veut mener le lieutenant-colonel après avoir renversé le président Kaboré en janvier dernier.
« Il faudra en tout cas en convaincre les partenaires du Burkina Faso, en l’occurrence la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), qui s’était contentée, dès la survenue du putsch, de suspendre notre pays de ses instances en attendant que les nouvelles autorités précisent le deadline pour un retour à une vie constitutionnelle normale », note le quotidien ouagalais.
En revanche, Wakatsera précise que l’adoption de la charte jouit d’une onction populaire de même que le renversement de l’ex-président Kaboré. « Les ressentiments contre le régime défunt avaient atteint leur paroxysme. Les populations en avaient simplement ras-le-bol d’une insécurité qui endeuillait, jour et nuit, les familles et décimait une armée qui subissait la puissance de feu d’adversaires possédant toujours une longueur d’avance sur les troupes », rappelle le journal.
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