Selon nos informations, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly devrait annoncer à Abidjan, le mercredi 4 juillet 2018, la démission de son gouvernement.
Dans la foulée, il devrait être à nouveau nommé Premier ministre, sauf coup de théâtre. Les consultations seront alors aussitôt engagées, en vue de la formation d’un nouveau gouvernement, qui fera sa rentrée avant la traditionnelle période de congés du mois d’août.
La fronde engagée par Adjoumani Kouassi Kobenan, avec la naissance d’un courant houphouetiste au sein du Pdci, aurait le soutien de tous les autres ministres, et des présidents d’institutions. En plus de son ex-porte-parole personnel, le Président Bédié pourrait face face à la fronde de plusieurs autres cadres Pdci favorables au Rhdp. Malgré le Bureau politique dont ils contestent le déroulement et la procédure, ces personnalités entendent s’organiser pour montrer qu’ils sont majoritaires, contrairement au tapage orchestré lors de la réunion du 17 juin 2018. Ainsi l’option qui consiste à « sanctionner »les cadres pro Rhdp du Pdci, à cause des agissements « d’un groupuscule agité et préparé pour huer » lors du Bureau politique, pourrait être abandonnée par le Président Ouattara. Après Ahoua Ndoli, l’ambassadeur Pdci de Côte d’Ivoire, Ehui Bernard avait porté les mêmes accusations.
Les ministres auraient informé le Président du Pdci, de leur démarche, lors de la fameuse rencontre à huis clos du lundi 2 juillet 2018. La réponse de Bédié n’a pas tardé : un communiqué du Conseil de discipline qui brandit la chicote, à travers une réunion convoquée pour le jeudi 5 juillet 2018. Elle devrait, à défaut de sanctions immédiates, mettre en garde les cadres et militants contre tout agissement contraire à la ligne du Bureau politique du 17 juin 2018, assure un cadre du Pdci.
Pendant ce temps, dans les comptes-rendus faits à leurs proches de leurs échanges avec Henri Konan Bédié , les ministres qui l’ont rencontré, ont transmis cette certitude et cette conviction : « Le Président Bédié a une envie de reconquête du pouvoir. Il est prêt . Il est engagé. Il rêve de revanche, et de reconquête du pouvoir. L’alternance ce n’était pas pour quelqu’un d’autre. C’était uniquement pour lui. Nous pensons qu’il sera candidat en 2020. ».
En face le Rdr n’est pas mécontent : « Le Président Ouattara pourra être candidat , si Bédié est candidat. C’est une bonne chose pour la démocratie. On comprend mieux pourquoi pendant le référendum, Bédié a insisté fortement pour que l’âge limite du candidat à la présidentielle soit annulée ».
De leur côté, des partisans de Laurent Gbagbo rêvent à un vrai match retour , face à un tel remake de 2010 : « Ce sera le vrai match retour. Si Bédié et Ouattara doivent être candidats, il n’y a aucune raison que Laurent Gbagbo qui sera bientôt libéré, ne soit pas dans la course ».
Priés d’attendre, Billon, Soro et d’autres tenants de l’alternance générationnelle vont-ils rester sans réagir ? Après son retour au bercail Pdci, Kkb semble lui être en train de reprendre le combat là où il l’avait laissé, en s’opposant au Président Bédié qu’il accuse de duplicité et de tentative de manipulation des consciences.
Charles Kouassi