Et, à l’occasion, l’ex-maire du Plateau, Noël Akossi Bendjo, a cru bon de revenir sur « la bataille du Plateau » lors des municipales du samedi 13 octobre 2018. Selon lui, des pro-Gbagbo qu’il a impliqués, depuis la France, dans cette élection, ont ardemment joué leur contribution dans la victoire de son filleul, le député Jacques Ehouo opposé à Fabrice Sawegnon.
« Pour la campagne d’Abidjan, le Dir’cab du Cojep (Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples de Blé Goudé, Ndlr) et moi, on a passé toute la nuit, les gens du Cojep étaient partout, dans toutes les communes, spécialement au Plateau. Les gens du Fpi (Front populaire ivoirien, Ndlr) qui sont rentrés dans le Conseil. Mme Bouabré, Mme Yodé, les militants du Fpi qui ont mobilisé dans les camps militaires (au Plateau). Et, c’est à partir du travail qui a été fait ici que les gens se sont mobilisés, les gens se sont mobilisés à Marcory. Parce que vous devez savoir que les dirigeants du Fpi sont en exil, ils sont ici. Si vous ne travaillez pas avec eux, les interventions ne sont pas effectives sur le terrain », a révélé Noël Akossi Bendjo, le Secrétaire exécutif du Pdci, chargé de la mobilisation et de l’organisation. Et de préciser sous les applaudissements nourris de la salle: « Même si des gens prennent des positions officielles, mais le travail est fait, ils donnent des instructions. Et, c’est le travail qu’il a fait avec toutes les délégations et je suis heureux ».
L’autre révélation faite par le collaborateur de Bédié est relative à la société Neg-Com attribuée à Jacques Ehouo et qui aurait fait des détournements au niveau de la mairie du Plateau. « Quand les gens sont venus s’attaquer au Plateau, ils croient qu’on s’amuse. On ne s’amuse pas avec Jack Bauer (le surnom de Jacques Ehouo, Ndlr) », a dit M. Bendjo, sous les cris de la salle.
« Quand Jack Bauer est arrivé… ». « Quand Jack Bauer est arrivé, j’avais fait un diagnostic des emplois. Et, les jeunes faisaient 75% de taux de chômage. Je lui ai dit que je lui donne 5 ans pour diviser ça par 2. C’est comme ça qu’on a créé la structure dont les gens parlent. Ils parlent de Neg-Com, mais ils ne savent même pas ce que c’est. Neg-Com a créé 1000 emplois. C’est pourquoi quand il est sorti, les 1 000 jeunes qu’il emploie, l’ont suivi, l’ont accompagné », a informé celui qui a été révoqué de la mairie du Plateau, mercredi 1er août 2018, lors d’un conseil des ministres, pour «graves déviations » dans le maniement des fonds communaux, faux en écritures publiques et détournements de fonds.
« Vous voulez mobiliser des gens avec quoi ? Avec des projets, avec des emplois. C’est ce qu’on appelle, redonner vie à notre terre d’espérance. On donnera vie à notre terre d’espérance avec une jeunesse débout, qu’on responsabilise, mais qu’on accompagne progressivement. Jacques était au combat, mais on était au téléphone tous les jours. Parce qu’on est sur le terrain, on a besoin de couverture », s’est-il bombé la poitrine.
Parlant de la collaboration avec des partis de l’opposition, Akossi Bendjo a dit qu’elle passe plutôt bien du côté de la France. « Les gens du Fpi, du Cojep m’ont accompagné jusqu’à Bruxelles parce que tout le monde a compris l’appel du président (du parti). Henri Konan Bédié a créé une plateforme avec des Ivoiriens soucieux de vivre la réconciliation vraie dans notre pays, des Ivoiriens soucieux de la démocratie, des libertés, du bien-être des populations. C’est pour ça que nous sommes ensemble », a déclaré Bendjo, exilé en France depuis début août 2018.
Pour lui, il est important de travailler à créer les conditions d’une vie normale en Côte d’Ivoire. « J’ai entendu des responsables du Fpi, du Cojep parler de sursaut national ; sursaut national pour créer une réconciliation vraie à travers la libération des prisonniers, le retour des exilés, leur réinsertion, des élections transparentes, normalisation de la vie politique pour que la Côte d’Ivoire redevienne un pays normal où les élections ne créent pas des angoisses, où les élections ne créent pas des soucis, où les élections n’entraînent pas la peur. Et que les élections n’obligent pas les opérateurs économiques à sortir et à revenir après les élections », a dit le baron du parti septuagénaire. « Créer les conditions de vie normale de façon à ce que la Côte d’Ivoire reste le pays de référence qu’il n’aurait jamais cessé d’être depuis 1999. Aujourd’hui, nous avons compris que la seule chose qui doit nous réunir, c’est la Côte d’Ivoire », a indiqué M. Bendjo.
A l’en croire, il a sonné la mobilisation de son parti en France. « Dans la situation où on se trouvait, si le Pdci n’avait pas pris ses responsabilités, on allait droit dans le mur », a-t-il souligné, félicitant la Jpdci pour l’organisation de cette cérémonie.
Avant, le président du Cri panafricain, Abel Naki, a réaffirmé son engagement au côté du Pdci et de sa jeunesse. « La jeunesse est arrivée à l’heure où elle doit prendre le pouvoir », a-t-il martelé. « Nous sommes auprès du Pdci pour une Côte d’Ivoire réunifiée, pour une Côte d’Ivoire réconciliée », s’est engagé Armand Dago, au nom de la délégation du Cojep comprenant Miss Gbagbo.
Le délégué général du Pdci Paris-Îles de France, Yao Basile, le président de la Jpdci Paris-Îles de France, Aly Karamoko, le représentant de Valentin Kouassi, le président national de la Jpdci, Patrick Lago, ont aussi eu droit la parole. Tout comme le représentant du Fpi pro-Affi N’Guessan.
SYLLA Arouna (Envoyé spécial à Paris)