Il y a dix ans, le président ivoirien était arrêté dans le bunker de la résidence présidentielle ivoirienne après une grave crise post-électorale. Transféré à la CPI, jugé puis acquitté en mars dernier, il devrait bientôt fouler à nouveau le sol de son pays, pour le plus grand bonheur de ses partisans, relate la revue de presse Afrique de RFI.
17 juin prochain : Gbagbo arrive”, s’exclame sobrement Notre Voie, le quotidien proche du parti de l’ancien président ivoirien, le Front populaire ivoirien (FPI). Lundi 31 mai, le secrétaire général du FPI, Assoa Adou, a levé le voile sur la date du retour à Abidjan de l’ancien président Laurent Gbagbo, relève le site ivoirien L’Infodrome. À l’en croire, l’ex-chef de l’État, de 2000 à 2011, foulera le sol ivoirien le 17 juin prochain.
Cela fait une décennie que ses partisans attendent ce moment . Le 11 avril 2011, Laurent Gbagbo avait été arrêté dans le sous-sol de la résidence présidentielle, au terme d’une crise poste electorale qui avait fait 3 000 morts. Il était ensuite transféré à la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye, jugé pour crimes contre l’humanité, et – coup de théâtre – definitivement acquitté le 31 mars dernier.
Ces dernières semaines, l’hypothèse d’un retour du leader socialiste devenait crédible. Son rival et successeur ALASSANE ouattara ; a la tête de l’etat depuis 2011, après une décennie avait multiplié les signaux positifs. Alors que Laurent Gbagbo reste sous le coup d’une condamnation à vingt ans de prison dans son pays, Alassane Ouattara a lui-même donné son feu vert. Mais des négociations ont été entamées : le pouvoir en place souhaite un retour discret du natif de Mama dans le sud-est du pays pour, dit-il,“éviter tout débordement de ses partisans”.
Un pas vers la réconciliation
Finalement, analyse le site Wakat Séra au Burkina, “Gbagbo peut rentrer, maintenant que la situation est, plus ou moins, sous contrôle pour le pouvoir d’Alassane Ouattara. L’ancien président peut revenir à la maison parce que la réconciliation est devenue une nécessité pour la Côte d’Ivoire, et surtout pour Alassane Dramane Ouattara qui en a besoin, non seulement pour redorer son blason, mais parce que lui-même risque d’avoir un après-pouvoir difficile dans un pays où la cohésion nationale n’est pas encore acquise.”
Pour Le Djely en Guinée, ce retour de Gbagbo va dans le sens de l’apaisement : “On reconnaîtra à Alassane Ouattara le mérite d’essayer de remettre les Ivoiriens ensemble. Le rabibochage étant toujours très délicat entre des adversaires qui étaient allés si loin dans leur opposition, il est à espérer que de part et d’autre on saura s’en tenir aux engagements de donner des chances réelles au rassemblement et à la réconciliation nationale. Ce qui devrait commencer par le fait que toutes les parties puissent s’entendre sur les conditions du retour de Laurent Gbagbo, à savoir s’il faut lui réserver un accueil grandiose ou non.”
Frédéric Couteau