Le président kényan Uhuru Kenyatta ne participera pas aux deux débats télévisés prévus en amont de l’élection présidentielle du 8 août, a annoncé mercredi son parti, alors que le camp de son principal rival, Raila Odinga, a indiqué ne pas avoir encore pris de décision.
Organisés par un consortium de médias kényans, les deux débats sont prévus les 10 et 24 juillet en soirée. Les candidats crédités d’au moins 5% dans les sondages – seuls MM. Kenyatta et Odinga remplissent ce critère – sont invités pour les deux débats de 90 minutes. Les autres candidats participent à un débat en fin d’après-midi le 10 juillet.
« Le président Uhuru Kenyatta ne participera pas aux débats présidentiels », a déclaré à l’AFP David Murathe, vice-président du parti du chef de l’Etat, évoquant seulement un manque de consultation sur le format des débats.
L’opposition n’a pas encore pris de décision quant à la participation de son chef de file Raila Odinga, déjà candidat malheureux en 1997, 2007 et 2013. « Nous sommes toujours en contact avec les organisateurs et notre candidat est prêt à affronter son adversaire, mais nous prendrons une décision d’ici à vendredi », a déclaré Norman Magaya, le chef du secrétariat de CORD, un des groupes d’opposition.
Les citoyens de la première économie d’Afrique de l’Est sont appelés aux urnes pour choisir leurs président, députés, sénateurs et gouverneurs de comté, notamment, dix ans après les pires violences électorales de l’histoire du pays (plus de 1.100 morts), alimentées par des contestations de la réélection de Mwai Kibaki.
Huit candidats s’affrontent pour la présidence du pays. Les sondages donnent actuellement le sortant Uhuru Kenyatta vainqueur du premier tour avec près de la moitié des suffrages et une légère avance sur Raila Odinga. Aucun des autres candidats n’est crédité de plus d’un pour cent. Un d’entre eux, Abduda Dida, a contesté en justice leur exclusion des deux principaux débats.
En 2013, M. Kenyatta avait participé aux deux débats télévisés avant son élection à la présidence, mais il avait critiqué les modérateurs, qui l’avaient, selon lui, injustement visé.
Les élections au Kenya se jouent rarement sur des programmes, beaucoup plus sur des sentiments d’appartenance ethniques et géographiques. Lundi, l’Union européenne a mis en garde contre de possibles violences dans le cadre des élections alors que l’ONG Human Rights Watch a assuré avoir documenté des cas d’intimidations et de menaces.
AFP