Le président congolais Joseph Kabila a assuré samedi dans un entretien à la presse allemande n’avoir « rien promis du tout » concernant la tenue d’élections présidentielles cette année.
« Je n’ai rien promis du tout ! Je souhaite organiser des élections aussi vite que possible« , a-t-il déclaré à l’hebdomadaire der Spiegel dans un rare entretien accordé à la presse à Kinshasa. « Nous voulons des élections parfaites, pas seulement des élections« , a-t-il ajouté, expliquant que l’enregistrement des électeurs était en cours et « marche bien« .
« Toute ce blabla sur un changement constitutionnel est un non-sens total »
Interrogé sur une éventuelle réforme de la constitution qui lui permettrait de postuler à un troisième mandat, le chef de l’Etat a lancé: « Je suis très clair là-dessus. Toute ce blabla sur un changement constitutionnel est un non-sens total« . Au pouvoir depuis 2001, Joseph Kabila aurait dû quitter le pouvoir fin 2016, à l’issue de ses deux mandats, comme prévu par la constitution du pays. Le dirigeant maintient toutefois une certaine ambiguïté sur une modification possible de la constitution, en soulignant qu’elle peut avoir lieu à l’issue d’un référendum.
« Jusqu’ici nous n’avons pas entamé du tout le débat » sur une éventuelle consultation populaire, affirme-t-il dans le magazine allemand. Mais interrogé à plusieurs reprises pour savoir s’il écartait définitivement un troisième mandat, l’intéressé a répondu: « Cela dépend de ce qu’on entend vraiment par 3e mandat« .
« Nous n’avons en tous les cas pas l’intention de porter atteinte à la constitution. Et comment je pourrais avoir un 3e mandat sans porter atteinte à la constitution ? « , conclut-il. M. Kabila a été élu président en 2006 lors des premières élections libres depuis l’indépendance du pays en 1960 avant d’être réélu pour un second mandat en 2011 à l’issue d’un scrutin au résultat contesté, marqué par des fraudes massives. Depuis lors, la crise politique gangrène le pays et il n’y a plus eu aucune élection au scrutin direct.
Depuis janvier 2015, les violences liées au retard du processus électoral ont fait des dizaines de morts à Kinshasa et dans d’autres villes du pays. La crise s’est encore envenimée en décembre lorsque s’est achevé le mandat du président. Sous l’égide de l’Église catholique, représentants de la majorité et de l’opposition ont signé le 31 décembre un accord de partage du pouvoir prévoyant la nomination d’un Premier ministre issu de l’opposition et la tenue des élections présidentielles et législatives cette année.
Avec Belga