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Emmanuel Macron giflé : ce que l’on sait de l’homme qui a agressé le président

Le chef de l’État a reçu une gifle lors d’un déplacement à Tain-L’Hermitage, mardi, alors qu’il saluait la foule. Deux hommes ont été placés en garde à vue : l’auteur de la gifle et un homme qui a filmé la scène. L’auteur de la gifle sera jugé jeudi, il a expliqué « avoir des convictions politiques traditionnelles de droite ou d’ultra droite »

Deux hommes âgés de 28 ans et inconnus des services judiciaires sont toujours placés en garde à vue, mercredi 9 juin, pour « violences sans incapacité sur personne dépositaire de l’autorité publique », a fait savoir le parquet de Valence, mardi soir. L’un d’eux est soupçonné d’être l’auteur de la gifle qui a visé le président de la république lors de son déplacement à Tain-L’Hermitage, dans la Drôme. Son test d’alcoolémie s’est révélé positif, selon une source proche du dossier. L’autre homme l’accompagnait et a filmé la scène.  

Un intérêt pour la fachosphère

Selon nos informations, ces deux hommes, Damien T. et Arthur C., n’ont pas d’antécédent judiciaire. Le premier est sans emploi et vit chez les parents de sa petit amie, le second est intérimaire.

D’après les recherches et activités sur internet de Damien T., soupçonné d’avoir giflé le président, l’homme démontre un intérêt pour des personnalités de la fachosphère. Sur les réseaux sociaux, Damien T. n’affiche pas son militantisme, mais sur YouTube, il est abonné à des influenceurs d’extrême droite, comme papacito l’auteur d’une vidéo polémique qui explique comment s’en prendre à un militant de la France insoumise et contre lequel jean Luc Mélenchon  et son parti ont dit vouloir porter plaine pour « provocation au meurtre ». Damien T. suit également la chaîne de Julien Rochedy, l’ancien président du Front national de la jeunesse, ainsi que les activités du groupe « Équipe Communautaire Paris », affilié au réseau « Les Braves », du suprémaciste blanc Daniel Conversano.

Par ailleurs, selon des informations de franceinfo et France Bleu Drôme Ardèche, un exemplaire de Mein Kampf ainsi qu’un drapeau de la révolution russe ont été découverts au domicile du deuxième homme placé en garde à vue, Arthur C. Plusieurs armes ont également été retrouvées sur place : des armes de poing, d’épaule, des armes historiques à poudre noire, une épée, ou encore une dague. Le suspect, Arthur C. détient légalement au moins une carabine. Des vérifications sont en cours pour les autres armes.

Une passion pour la chevalerie

Damien T. est président de l’association des arts martiaux historiques européens (AMHE) à Saint-Vallier (Drôme). Par ailleurs, une photo publiée sur son compte Instagram le montre en habits de chevalier, avec une longue épée à ses côtés. Une passion qui peut expliquer pourquoi on l’entend lancer montjoie saint Denis le cri de ralliement des armées royales françaises, au moment de son geste envers le président. Un cri de guerre qui remonte à la dynastie des Capétiens au XIIe siècle, et également entendu dans le film Les Visiteurs, en 1993.

L’agresseur déclare avoir agi « sans réfléchir »

L’enquête se poursuit, notamment pour connaître les motivations de cette agression. Les deux hommes sont toujours en garde à vue ce mercredi soir. 

Au cours de son audition, Damien T. a reconnu « avoir porté un coup au chef de l’État et avoir prononcé des paroles dénonçant la politique« , d’après un communiqué de presse du procureur de la République de Valence que s’est procuré France bleu drome Ardèche . Le suspect « soutient avoir agi d’instinct et sans réfléchir pour exprimer son mécontentement ». « L’individu a pu déclarer avoir eu l’intention d’échanger verbalement avec le chef de l’État sur la politique menée actuellement », ajoute le procureur, Alex Perrin.

Damien T. a admis être « proche de la mouvance des Gilets Jaunes et avoir des convictions politiques traditionnelles de droite ou d’ultra droite, sans être membre d’aucun parti ni militantisme exprimé », poursuit le communiqué de presse.

Damien T. sera jugé ce jeudi en comparution immédiate

Le procureur de la République de Valence, Alex Perrin, précise qu’il « semblerait que la préméditation ne puisse être retenue dans l’accomplissement de ce geste violent ». L’agresseur sera présenté jeudi matin au parquet de Valence en vue d’un procès en comparution immédiate dans l’après-midi. Il sera jugé pour violence sans incapacité sur personne dépositaire de l’autorité publique.

L’implication d’Arthur C., le deuxième suspect interpellé mardi,« ne peut être retenue concernant les faits commis à l’encontre » d’Emmanuel Macron, explique le procureur. Mais il se verra « délivrer une convocation en justice pour la fin du second semestre 2022 ». Il devra alors répondre « des infractions en lien avec les armes détenues illégalement ».

FO

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