Le fils d’un ancien Premier ministre gabonais a été condamné mercredi à deux ans de prison par un juge de la Cour fédérale de Brooklyn, aux Etats-Unis. Samuel Mebiame, fils de Léon Mebiame, chef du gouvernement sous Omar Bongo entre 1975 et 1990, a été reconnu coupable dans une affaire de corruption impliquant un fonds d’investissement américain et des officiels africains. Arrêté en août 2016 et incarcéré dans une prison de New York, le Franco-Gabonais avait plaidé coupable en décembre.
« Je suis vraiment désolé pour ce que j’ai fait », a déclaré Samuel Mebiame à la barre. Le Franco-Gabonais avait fourni de l’argent, des voitures, des vols privés ou encore des voyages à des officiels nigériens, guinéens et tchadiens. Le tout en échange de contrats, notamment miniers, au profit du fonds d’investissement américain Och-Ziff.
Le procureur avait réclamé cinq ans de prison contre l’accusé qui, selon lui, était un acteur-clé du système. Il avait touché plus de sept millions de dollars pour son travail. L’avocat du Franco-Gabonais n’est pas d’accord.
Maître Eric Moutet ne cache d’ailleurs pas les remords de son client : « Il a beaucoup de regrets. Il a aussi une prise de conscience aussi de ce qui s’est passé et à priori, de ce qui ne se reproduira plus. Il y aura un avant et un après pour Samuel Mebiame. Même si encore une fois, il est un rouage extrêmement mineur de cette énorme mécanique. Les vrais protagonistes de ce dossier n’ont pas fait un jour de détention. Il y a eu une injustice économique qui est majeure ».
En effet, l’entreprise Och-Ziff avait reconnu avoir versé 100 millions de dollars en dessous de table à des officiels africains pendant cinq ans, à l’aide d’intermédiaires comme Samuel Mebiame. L’entreprise avait accepté de verser 413 millions dollars d’amende et pénalités pour clôturer la procédure.
Le juge en a tenu compte. « Samuel Mebiame n’est pas responsable pour toute la corruption en Afrique. Il y a un déséquilibre avec Och-Ziff, dont les représentants sont libres et en train de jouer au golf », a déclaré le magistrat.
AFP