Des militants venus des villes lointaines de Man, d’Issia, de Daloa, ou encore de Zoukougbeu sont arrivés la veille. Sur place, ils ont été accueillis par d’autres militants d’Abidjan, qui attendaient de communier avec leurs camarades militants. A l’ouverture de la cérémonie, le 12 mai, l’ancien député de Yopougon, Williams Attéby n’a pas manqué de relever « cette belle communion entre militants ».
Haute surveillance
C’est sous une haute surveillance policière que s’est déroulée la fête de la liberté 2018, à Yopougon. « Je voudrais saluer la Police qui, en se comportant ainsi, vient de se réconcilier avec les populations. Merci pour toutes les dispositions qui ont été prises pour que la fête se déroule dans de très bonnes conditions », a également relevé, Attéby, au nom du comité d’organisation.
266 fédérations présentes.
Les organisateurs de la fête étaient visiblement heureux de la mobilisation des militants qui sont venus des quatre coins du pays. Chaque fédération tenait fièrement une banderole indiquant son lieu de provenance. « Votre mobilisation de ce jour, nous rassure », a indiqué lors de son adresse, Pascal Affi N’guessan. Qui a salué le déplacement massif des militants. La région du Moronou, région d’origine du président semble avoir mobilisé le plus de militants. « Nous avons mobilisé 2000 militants dans la région du Moronou », a indiqué Adom Adrien, fédéral adjoint chargé de la sous-préfecture d’Andé.
Daniel Effoh.
Affi attaque Ouattara, Soro et ménage le PDCI de Bédié.
« A la reconquête des libertés et pour l’alternance en 2020 », tel est le thème qui a réuni les militants du FPI, du moins ceux conduits par Pascal Affi N’guessan. Ce dernier a saisi l’occasion de cette célébration pour livrer une longue intervention face aux militants de son parti.
Dans son adresse, le député de Bongouanou sous-préfecture n’a pas été du tout tendre avec le Président Alassane Ouattara, le président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro. En revanche, le leader du Fpi a ménagé le PDCI d’Henri Konan Bédié.« On ne peut pas casser la BCEAO, voler l’argent des ivoiriens, ne pas s’expliquer et demander aux ivoiriens, voter pour nous. Le moment viendra où nous allons parler. Depuis l’avènement de Ouattara, tout est en lambeau. Les microbes sévissent, c’est la justice des vainqueurs avec plusieurs prisonniers qui ne sont jamais passés devant un juge… », a-t-il fustigé entre autres.
Pour Pascal Affi N’guessan, l’organisation de la fête de la liberté à Yopougon, est un test de remobilisation pour les militants. « Nous sommes venus démontrer que le Fpi n’est pas mort. Le Fpi est un grand parti qui ne peut pas mourir. Nous sommes à la phase de remobilisation de nos militants », a-t-il mentionné.
Les combats à venir
La réforme du code électoral, la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI) constituent à e, croire Pascal Affi N’guessan, les combats à mener dans les prochains jours et pour lesquels, les militants de son parti doivent se tenir prêts. « C’est le chemin qui mène à l’alternance », a-t-il fait savoir, tout en indiquant que si ces chemins ne sont pas dégagés, « il sera difficile d’atteindre l’alternance politique ». « Nous devons nous battre pour la réforme du code électoral et la réforme de la CEI. Sur ces deux dossiers, tout le monde est contre Ouattara. Tous les partis politiques, y compris le PDCI Rda, son allié veulent le changement du code électoral et la CEI. Toute la communauté internationale veut le changement du code électoral. La Cour africaine des droits de l’homme a même rendu une décision pour dire que la Cei n’est pas indépendante, et ne réponds pas aux normes internationales. C’est une commission dépassée et obsolète », a martelé Pascal Affi N’guessan.
Daniel Effoh