PressOpinion

Fraude à l’importation de voitures de luxe en Côte d’Ivoire: 18 personnes écrouées.(la Douane réagit)

Dix-huit personnes ont été arrêtées dans le cadre d’une affaire d’importation frauduleuse de véhicules de luxe en Côte d’Ivoire, a annoncé jeudi le procureur de la République, Richard Adou, évoquant un préjudice de près de 5 millions d’euros subi par l’Etat.

« Nous sommes en face des faits d’une extrême gravité (…) un millier de véhicules dédouanés de façon frauduleuse, soit une perte de deux à trois milliards de FCFA » pour l’Etat (3,05 et 4,6 millions d’euros), a expliqué M. Adou, lors d’une conférence de presse.

Les personnes, parmi lesquelles des agents du ministère ivoirien du Transport et du Commerce, sont incarcérées et poursuivies pour « détournements, blanchiment, faux et usage de faux… ».

Les fraudeurs « ont mis en place un mécanisme pour contourner l’Etat », a encore dénoncé le procureur, soulignant l’importance des sommes pour le pays.

Selon le bi-mensuel ivoirien « L’éléphant déchaîné », qui a révélé l’affaire, la plupart des voitures sont des véhicules de luxe ou de haut de gamme.

La Banque Mondiale avait rendu public en février un rapport plutôt sévère sur l’économie ivoirienne. Maktar Diop, le vice-président pour l’Afrique de la Banque mondiale, avait notamment appelé les autorités ivoiriennes à poursuivre leurs efforts pour réduire la bureaucratie et la corruption.

AFP

Des opérateurs économiques accusent, la Douane réagit

Des opérateurs économiques exerçant en Côte d’Ivoire croient savoir l’origine de la fraude douanière dans le cadre des opérations de dédouanement.

De l’avis de ces derniers, la fraude douanière naît de la multitude des droits et taxes prélevés sur les marchandises. « Que la Douane allège les taxes et réduise les délais de traitement des dossiers. Parce que, pendant que cette régie financière durcit les mesures, des opérateurs développent de nouvelles méthodes de fraudes pour contourner lesdites mesures », sont formels ces opérateurs économiques qui ont crié leur ras-le-bol au cours de la 15ème édition des Rendez-vous des Douanes.

Cette tribune s’est tenue hier, vendredi 23 février 2018, à la Chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire (Cci-Ci), à Abidjan-Plateau. Le conférencier principal, pour la circonstance, était le Directeur général des Douanes, le colonel major Alphonse Da Pierre. Sans langue de bois, il a éclairé les opérateurs économiques sur les question des droits et taxes. « Nous, douaniers, nous ne fixons aucun droit, ni taxe de Douane. Aujourd’hui, ce n’est même plus la législation nationale qui détermine les droits et taxes. Ce sont des attributions qui sont portées maintenant au niveau communautaire. Les taux qui sont là, ne sont pas de notre fait et nous ne pouvons ni les augmenter, ni les réduire », a été catégorique le colonel major Da Pierre.

Répondant à une autre préoccupation faisant état de ce que le scanner durcit les mesures douanières, et donc vise à décourager les entreprises, le Dg des Douanes a souligné que la Côte d’Ivoire, à l’instar de tout pays qui se veut moderne, a l’obligation d’installer des outils modernes de contrôle. « La modernisation des administrations est une compétition, et il faut qu’on soit à la hauteur. Pour le moment, nous avons le leadership en plusieurs points et nous entendons le maintenir et le promouvoir, parce que nous voulons une administration moderne », a été catégorique Alphonse Da Pierre.

Revenant sur le thème de la conférence, le Dg des Douanes a insisté sur les avantages d’un partenariat entre les Douanes et le secteur privé. Il a noté que ce partenariat génère des avantages mutuels. Au niveau du secteur privé, a-t-il dit, la partenariat favorise une meilleure transparence des procédures douanières, permet une meilleure compréhension des options et exigences des entreprises conduisant à l’élaboration d’une politique centrée sur les entreprises, assure une meilleure compréhension de la réglementation douanière.

 

Irène BATH

Quitter la version mobile