La présidente de la Cour constitutionnelle gabonaise Marie-Madeleine Mborantsuo est sous le coup d’une enquête en France pour des mouvements de fonds suspects. Une affaire pour le moins embarrassante.
La justice française s’intéresse de près au patrimoine de Marie-Madeleine Mborantsuo. La puissante présidente de la Cour constitutionnelle gabonaise est soupçonnée de recel de détournements, soustraction ou destruction de fonds publics et blanchiment en bande organisée. L’enquête préliminaire est menée par le parquet national financier.
Un recours présenté par son avocat a été soumis ce jeudi matin à la Chambre d’instruction de la cour d’appel de Paris, qui a délibéré à huis clos. Cet avocat n’est autre que Maître Pierre Haïk, considéré comme un ténor du barreau. Il a déjà défendu des politiciens connus comme Nicolas Sarkozy ou Laurent Gbagbo. Il était injoignable ce jeudi.
Selon le Canard Enchaîné, tout a commencé il y a trois ans. L’organisme anti-blanchiment Tracfin, qui dépend du ministère français de l’Economie, est alerté sur des mouvements de fonds suspects. Marie-Madeleine Mborantsuo réaliserait de très importants retraits et dépôts en espèces dans une série de banques au Canada, au Luxembourg, au Liban ou à Monaco, écrit le journal.
Le patrimoine immobilier de la magistrate à New York, en Afrique du Sud et en France aurait été examiné. Des policiers auraient d’abord saisi 100 000 euros en liquide dans un de ses appartements à Versailles, avant de mettre la main sur environ un million d’euros dans trois banques à Monaco. La présidente de la Cour constitutionnelle n’a pas répondu à nos sollicitations.
AFP