Enfant des bidonvilles de Monrovia devenu star planétaire du foot dans les années 1990, George Weah se rapproche du rêve de sa seconde vie: être élu président du Liberia, pays traumatisé par la guerre civile, qu’il entend réconcilier avec lui-même.
A 51 ans, l’ex-attaquant vedette du PSG et du Milan AC se retrouve de nouveau « en finale » de l’élection présidentielle, après être arrivé très nettement en tête du scrutin du 10 octobre dans ce petit pays anglophone d’Afrique de l’Ouest, l’un des plus pauvres du monde.
L’ancien avant-centre de génie affronte mardi le vice-président Joseph Boakai lors d’un second tour programmé en novembre mais repoussé au lendemain de Noël par des recours introduits par ses adversaires. Seul Africain à avoir remporté le Ballon d’or, en 1995, Weah était largement absent du pays pendant la guerre civile qui a fait quelque 250.000 morts entre 1989 et 2003.
Entré en politique à la fin du conflit, il a été battu au second tour de la présidentielle de 2005 par Ellen Johnson Sirleaf, première femme élue chef d’Etat en Afrique, puis comme candidat à la vice-présidence en 2011. Son parti criera alors en vain à la fraude. Cette fois, alors que son adversaire Joseph Boakai multipliait les procédures pour dénoncer les « fraudes et irrégularités » ayant selon lui entaché le premier tour, « Mister George » a appelé ses partisans à la patience et au calme.
Et il a effectué samedi une démonstration de force en rassemblant des dizaines de milliers de partisans dans le plus grand stade du pays à Monrovia. « Je sais que (Joseph) Boakai ne peut pas me battre. J’ai le peuple avec moi », a-t-il affirmé à l’AFP.
Quinze ans après avoir raccroché les crampons, il assure avoir « gagné en expérience » sur le terrain politique et appris de ses échecs. En décembre 2014, il remporte son premier mandat en devenant sénateur, distançant très largement l’un des fils de Mme Sirleaf.
« Personne ne devrait avoir peur du changement. Regardez ma vie: je suis passé de footballeur à homme politique », a-t-il lancé pendant la campagne. « Vous pouvez vous aussi être cette personne. Nous sommes pareils », a ajouté l’ex-star du ballon rond, élevé par sa grand-mère à Gibraltar, un bidonville de Monrovia.
AFP