La polémique fait rage au Ghana depuis que le nouveau président Nana Akufo-Addo, élu le 7 décembre 2016, a décidé de composer un gouvernement pléthorique de 110 ministres.
Non, vous ne rêvez pas. Le nouveau gouvernement ghanéen compte bien 110 membres ! L’exécutif est ainsi composé de 40 ministres (dont 4 d’État), de 50 ministres délégués et de 20 ministres régionaux – ainsi que leurs suppléants.
Les dernières nominations faites le 15 mars ont suscité une forte polémique. Le leader de l’opposition et député du NDC (Parti démocratique national, minoritaire à l’Assemblée nationale) a dénoncé ce qu’il décrit comme un « gouvernement éléphant ». « Il me semble que, parce que le président était si pressé, il a enfreint les règles, les lois de nos pays dans la nomination des ministres d’État et en particulier la création des ministères et le réalignement des ministères », a renchérit un député de ce parti.
« Nombreux défis »
Le chef de l’Etat Nana Akufo-Addo a lui-même répondu à la polémique dans la presse ghanéenne. « Je ne crois pas que mon gouvernement soit particulièrement fourni comparé à ses nombreux défis », a-t-il dit. Selon lui, « il est préférable d’avoir des hommes et des femmes capables de servir les intérêts de la nation et de travailler à la croissance de l’économie. Si je réussis, vous découvrirez bientôt que le brouhaha actuel n’est rien comparé au succès ».
Avec 110 ministres, le gouvernement actuel le plus fourni de l’histoire du Ghana depuis son indépendance. En Afrique, le champion toute catégorie était jusque-là la Guinée équatoriale. Le gouvernement de Vicente Ehate Tomi, Premier ministre chargé de la Coordination administrative, compte en effet pas moins de trois vice-Premier ministres, 24 ministres (dont six d’État), 25 ministres délégués et 52 vice-ministres ou secrétaires d’État. Soit quelque 89 membres.