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Hôtellerie / Crise économique : Compression, fermeture… Alerte rouge sur les grands hôtels de Lomé

La crise économique qui paralyse actuellement le pays frappe de plein fouet le secteur hôtelier. Pendant que dans la région, notamment à Accra, Cotonou, Ouagadougou, Abidjan etc., les hôtels affichent plein, à Lomé les clients se font rares dans la plupart des grands hôtels.

La fin d’année a été plus que catastrophique et la nouvelle année n’augure rien de bon. A Palm Beach, Sarakawa, Eda Oba, Sancta Maria, 2 Février et autres, le moral est au plus bas. La situation est tellement grave que certains établissements ont décidé carrément de fermer.

C’est le cas de Palm Beach, un hôtel emblématique de la ville de Lomé en bordure de mer qui s’apprête à mettre la clé sous le paillasson dans les jours qui arrivent. Une note a d’ailleurs été adressée au personnel dans ce sens. Les promoteurs de Palm Beach, les délégués du personnel et l’Inspection du travail sont actuellement en discussion sur le sort des employés. Non loin de là, à IBIS, ancien hôtel du Benin, le plus ancien établissement hôtelier du Togo, la situation n’est pas rose non plus. Mais pour l’heure, on n’envisage pas une solution radicale, même si elle reste une éventualité. Depuis le mois de décembre, l’hôtel Sancta Maria en bordure de mer aussi a sensiblement réduit les jours de travail de son personnel. C’est désormais 15 jours dans le mois pour tout le monde, avec des incidences sur les salaires. Non loin de la Colombe de de la paix, un hôtel situé sur le boulevard allant vers le carrefour GTA, s’est délesté d’une grande partie de son personnel. A l’hôtel du 2 Février précédemment Radisson Blu, c’est totalement le naufrage.

Non seulement le retrait de la marque mondialement reconnue Radisson Blu a eu un impact sur l’affluence, mais en plus les prix exorbitants repoussent une clientèle nationale totalement dépourvu de moyens. Cet hôtel est devenu depuis quelques mois une place des fêtes pour certains rares nantis de la capitale qui s’y rendent pour célébrer leur anniversaire et autres. L’Hôtel du 2 Février est un autre scandale qui saute aux yeux. Comment avec cette rareté de clients, les promoteurs vont-ils rembourser les milliards pris dans les banques togolaises et régionales pour sa rénovation?

A l’intérieur du pays, la situation est des plus désastreuses et les hôtels appartenant au gouvernement sont dans un état lamentable. La désertion des hôtels au Togo avec les conséquences qui s’en suivent est un indicateur essentiel de la santé économique du pays. On n’a plus besoin de porter des loupes ou des jumelles pour se rendre compte que l’économie togolaise est au creux de la vague et y restera longtemps tant que le régime de Faure Gnassingbé s’opposera aux réformes politiques, gage de la stabilité et de la confiance, des éléments qui rassurent les investisseurs.

Dans un pays marqué par une crise sociale aiguë avec des grèves dans tous les secteurs, les déflatés de ces hôtels vont rejoindre la vague des chômeurs qui constituent une bombe à retardement. Des sources évoquent d’ailleurs la délocalisation de plusieurs entreprises et sociétés du Togo vers le Ghana. La soi-disant reprise en main de la situation dont se réjouissent certains proches de Faure Gnassingbé parait bien un leurre, tant le niveau de délitement et de désagrégation de tous les pans de l’économie est sans précédent.

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