Jean-Louis Billon, le secrétaire à la communication du Pdci-Rda, était, jeudi 13 septembre 2018, sur les antennes de Tv5 Monde Afrique pour faire le point de l’actualité politique de son parti et celle de la Côte d’Ivoire. Selon l’invité de Tv5 Monde, les élections locales prochaines n’ont pas d’enjeux véritables pour le Pdci, qui se focaliserait plutôt sur la présidentielle de 2020.
Le Pdci est miné par des dissensions internes. A quelques semaines des élections, ne craignez-vous pas un effondrement de votre électorat ?
Non, pas du tout. Le Pdci est la plus vieille formation politique de Côte d’Ivoire et la seconde formation politique en âge après l’Anc de Nelson Mandela, en Afrique subsaharienne. Nous avons traversé diverses crises, nous sommes confiants. On peut avoir des secousses aujourd’hui, demain, mais nous sommes confiants quant à notre objectif qui est l’élection de 2020. L’élection locale qui se passe dans quelques jours n’a pas un enjeu fondamental pour nous. Nous restons bel et bien focalisé sur l’élection de 2020
Pour ces élections locales, comment allez-vous faire campagne avec des équipes dispersées ?
Elles ne sont pas vraiment en ordre dispersé. Ce qui s’est passé, c’est que nous avons rompu l’alliance qui nous unissait avec le Rdr et d’autres partis au sein du Rhdp et nous avons repris notre autonomie. Nous avons décidé de partir pour l’élection de 2020, ce qui amène des soubresauts par rapport à d’autres partis. Dans cette nouvelle configuration, certains, qu’on qualifierait de faibles, préfèrent rester proches du Rhdp. C’est leur choix personnel. A ce moment-là, nous restons avec les militants les plus convaincus.
Pour vous, ces élections locales ne sont pas importantes alors ?
Elles le sont, mais le véritable enjeu, c’est 2020. Il faut savoir que ce qui se passe aujourd’hui, c’est le positionnement pour 2020. Aujourd’hui, nous avons des élections municipales et régionales qui vont arriver mais qui n’auront pas de véritables enjeux, à partir du moment où la Commission électorale indépendante (Cei), dont nous demandons la réforme, qui ne semble pas plaire au parti au pouvoir, (…) ces élections n’auront pas la même légitimité aux yeux des militants et des Ivoiriens.
Alors votre parti semble faire cavalier seul ? Fini les alliances ?
Fini les alliances. Nous avons le Fpi qui est notre parti d’opposition traditionnel. C’est nos adversaires politiques, ce ne sont pas nos ennemis. Nous sommes sur des combats communs aujourd’hui, à savoir la réforme de la Cei. Le Fpi va certainement présenter un candidat en 2020. Nous aurons, l’un envers l’autre, une bienveillante attention.
On parle souvent d’une alliance avec le Fpi de Laurent Gbagbo . Qu’en est-il aujourd’hui ? Il y a alliance ou pas ?
Non. Il n’y a pas formellement d’alliance.
Alors pourquoi êtes-vous allé rencontrer Laurent Gbagbo à la Cour pénale internationale ?
Tout simplement parce que le Pdci est un parti de dialogue et un parti de paix. Le président Houphouët nous enseignait que la paix, ce n’est pas un vain mot, c’est un comportement. C’est ce comportement que nous avons eu envers le Fpi, Laurent Gbagbo et Simone Gbagbo. Nous avons à cœur la Côte d’Ivoire et les Ivoiriens.
Ces événements de début août ne vont-ils pas entacher le leadership d’Henri Konan Bédié pour la présidentielle de 2020 ?
(Il hésite)…Non, je ne vois pas pourquoi.
Vous avez hésité
Non, parce que vous avez parlé de présidentielle de 2020 et Henri Konan Bédié. Nous n’avons pas encore désigné de candidat. Le Pdci va désigner un candidat, se choisir un candidat, cadre militant du Pdci-Rda, pour l’élection de 2020.
Etes-vous candidat ?
C’est au parti de décider. Mais nous avons suffisamment de personnalités capables d’être candidates pour 2020.
Retranscrite par Cyrille DJEDJED