Anselme BLAGNON
Le ministre ivoirien des Affaires étrangères, Ally Coulibaly a soutenu que l’Etat de Côte d’Ivoire est respectueux des droits et liberté des citoyens », en réaction à la déclaration de l’Union européenne (UE) qui a appelé au « respect des libertés publiques », après les violences préélectorales, dans une note publiée dimanche.
« Le gouvernement réaffirme que l’Etat de Côte d’Ivoire est respectueux de l’ensemble des droits et libertés consacrés par la Constitution et par les instruments juridiques internationaux », a déclaré M. Coulibaly, dans la note.
Vendredi, l’UE a « appelé au respect des libertés publiques, et notamment le droit pour chaque citoyen de manifester pacifiquement, dans le cadre prévu par la loi, sans être inquiété et d’exprimer des opinions politiques sans être emprisonné ».
A l’appel de quelques organisations de la société civile et de responsables politiques, des partisans de l’opposition ont manifesté en août, dans plusieurs villes du pays pour protester contre la décision du président ivoirien Alassane Ouattara de briguer un troisième mandat.
Dans certaines villes notamment à Daoukro (Centre), Bonoua (Sud-est), Gagnoa et Divo (Centre-ouest) les manifestations ont dégénéré. Au moins cinq personnes sont mortes, 104 blessées et plusieurs autres interpellées lors des violences liées à la candidature controversée de M. Ouattara.
L’organisation européenne qui a « déploré » ces « violences » et « affrontements » ayant « fait plusieurs victimes », a invité « les autorités à mener des enquêtes afin de poursuivre les auteurs ».
En Côte d’Ivoire, la mesure de suspension des manifestations sur la voie publique, qui s’achevait le 15 septembre, a été prorogée jusqu’au 30 septembre, a annoncé le gouvernement.
ABL
« La Côte d’Ivoire tire toutes conséquences du retrait de sa déclaration de compétence »
Le gouvernement ivoirien a rappelé dimanche qu’il tire toutes les conséquences du retrait de sa déclaration de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CAHDP), à la suite de la déclaration de l’Union européenne (UE) soutenant avoir pris note des différentes procédures ouvertes auprès de la juridiction africaine, dans une note publiée dimanche.
« Le gouvernement tient à rappeler que l’Etat de Côte d’Ivoire tire toutes conséquences du retrait de sa déclaration de compétence du 28 juillet, consécutif aux graves et intolérables agissements de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples qui portent atteintes à sa souveraineté », a déclaré M. Coulibaly.
Dans une déclaration vendredi, L’UE déclare avoir noté « les différentes procédures ouvertes auprès de la CADHP », tout en rappelant son « attachement au respect de la justice internationale. »
Saisie par des personnalités de l’opposition contestant la nouvelle Commission électorale indépendante (CEI), la CADHP a rendu le 15 juillet une décision dans laquelle elle estime que la composition des commissions électorales locales est déséquilibrée en faveur du parti au pouvoir.
A cet effet, elle a demandé au gouvernement « de prendre les mesures nécessaires pour garantir que de nouvelles élections (…) soient organisées » localement et relève aussi “l’absence d’un mécanisme approprié pour nommer des membres de l’organe électoral issus de la société civile et des partis politiques, en particulier les partis d’opposition.
Par contre, elle a jugé que les opposants n’avaient pas établi que » la Commission centrale était « composée de membres qui ne sont ni indépendants ni impartiaux ». Après le rejet de la candidature de Guillaume Soro, la Cour a demandé à l’Etat ivoirien de « prendre toutes les mesures nécessaires en vue de lever immédiatement tous les obstacles empêchant », l’ex-Premier ministre exilé en France de « jouir de ses droits d’élire et d’être élu notamment lors de l’élection présidentielle du 31 octobre.
Condamné par contumace le 22 avril à 20 ans de prison ferme, 4,5 milliards de FCFA d’amende, cinq ans de privation de ses droits civiques et d’inéligibilité pour détournement de deniers publics, recel de détournement de deniers publics et blanchiment de capitaux, M. Soro a été retiré de la liste électorale.
L’institution de l’Union africaine, a également ordonné à la Côte d’Ivoire de « surseoir à l’exécution des actes » pris contre le leader de Générations et peuples solidaires (GPS, opposition) visé par un mandat d’arrêt international, « jusqu’à » sa « décision sur le fond de la cause. »
Le 29 avril, la Côte d’Ivoire a décidé de « retirer sa déclaration de compétence de la charte africaine des droits de l’homme et des peuples » suite « aux graves et intolérables agissements » de la Cour africaine, qui a ordonné la suspension des mandats d’arrêts contre Guillaume Soro et 19 de ses proches.
Le gouvernement ivoirien « ne (se) sent pas concerné par cette question », a réagi son porte-parole Sidi, précisant que « l’instance judiciaire » reconnue en Côte d’Ivoire, « c’est le Conseil constitutionnel »Il faut « éviter de penser que c’est l’extérieur qui doit imposer » à la Côte d’Ivoire « le rythme de fonctionnement des institutions a indiqué , M TOURE
ABL